Mouvement étudiant au Québec.

compte supprimé · Le 29/05/2012, à 18:53

Les manifestations vont-elles faire fuir les touristes cet été?

J'pense pas.

AlexandreP · Le 30/05/2012, à 05:56

Je cite un commentaire de ce billet de blogue:

coconutkoko sur Blogue-Trotter a écrit :

[...] je crois que si quelqu’un, un Parisien, un Chilien ou un New-Yorkais, manifeste son appui à l’étranger et qu’il lui prend une envie de venir à Montréal pour se joindre aux étudiants c’est une bonne chose. Cette crise est mondialement connue, c’est une vitrine extraordinaire. Plus elle aura d’allié, plus la pression sera forte sur le gouvernement, probablement encore plus forte que la chute économique de la ville de Montréal. Alors oui pour l’attraction touristique. [...]

Je ne crois pas qu'il soit utile de médiatiser cette manifestation pour ce qu'elle n'est pas, soit un grand rassemblement festif du même type que les Francofolies, le Festival de Jazz ou le Festival Juste Pour Rire. Bien que l'ambiance dans les manifestations de casseroles soit bon enfant, familiale, il n'en reste pas moins qu'il s'agit d'une revendication sérieuse de ceux qui défendent une ou des causes sociales revendiquées par le mouvement.

Mais il est vrai que l'été arrivant, si les manifestations continuent, un flot de visiteurs sensibles à ces diverses causes sociales pourraient être tentés de venir en personne se joindre au mouvement dans les rues. Ceci pour envoyer, oui, un message au gouvernement du Québec -- c'est tout de même ce gouvernement qui est au coeur du mouvement québécois -- mais aussi ailleurs dans le monde. Un message comme quoi le désir d'une société différente est international, pas un enjeu uniquement québécois. Donc oui, il pourrait y avoir un afflux de visiteurs étrangers, mais différent du simple touriste. Un touriste engagé?

blunt · Le 31/05/2012, à 01:45

Wow Maxpoulin64, quel ramassis incroyable d'inepties. Il n'y a rien de valable dans ton argumentaire, seulement de la démagogie. Relis-toi bon dieu. Argument de la hausse en faveur de la société? Nada. Argument en faveur du budget québécois? Nada. Grosso modo, seulement des insultes qui ont pour but d'atteindre la personnalité même de l'étudiant en grève et non le mouvement lui-même. Peut-être que si tu travaillais moins durant tes études, tu aurais eu la concentration nécessaire pendant tes cours de philosophie pour te rendre compte qu'on ne peut défendre un argument solidement qu'en utilisant que les sophismes. Et ne te méprends pas, j'ai eu des tonnes de discussion sur ce sujet au Québec avec des gens qui avaient des arguments incroyables en faveur de la hausse et c'est toujours un plaisir de le faire lorsqu'il y a un minimum d'honnêteté intellectuelle.

Pour ceux qui sont en France et qui cherchent à comprendre ce qui se passe au Québec, il y a, en Amérique du Nord, une pression sociale puissante qui façonne la mentalité des gens à l'indépendance et l'autonomie financière. Bien ou mal, je ne sais pas. En tout cas, parler du communisme ici, équivaut à se faire questionner sur sa santé mentale. Donc, être supporté par le gouvernement avec de l'assurance-chômage ou de simplement de l'assistance sociale (et nouvellement ce printemps être aux études avec des prêts et bourses) est excessivement mal perçu dans la société (en tout cas, c'est qu'en disent les journaux, car moi ce n'est heureusement pas ce que j'entends). On ne dit pas ouvertement avoir pu bénéficier un jour de l'assistance sociale sans être perçu comme un lâche, un gaspilleur, un profiteur. Par un excellent tour de force, le gouvernement en place au Québec a réussi à transmettre ce mépris social sur la classe étudiante. Avec l'aide de journaux sensationnalistes et petit coup par petit coup dans les conférences de presse, ils ont dit :

- Que les étudiants avaient les frais de scolarité les moins élevés au Canada (environ 2 fois moins)... en oubliant de mentionner que les taxes et les impôts au Québec sont 2 à 4 fois plus élevé qu'en Amérique du Nord. Est-ce mal d'avoir les services pour lesquels on paie en tant que société?
- Que les étudiants étaient des enfants gâtés (génération d'enfant roi) et des égoïsmes.... en oubliant de mentionner que ceux qui sont en grève présentement ne subiront qu'une minime partie de la hausse qui se fait sur 7 ans. C'est donc dire qu'ils font la grève pour ceux qui vont suivre.
- Que les étudiants étaient violents et que le gouvernement devait, en tant que bon père de famille, montrer qu'ils étaient forts et refuser de négocier... alors que la SQ et le SPVM (respectivement Sécurité du Québec et le Service de Police de la Ville de Montréal) répétaient que les casseurs infiltraient les manifestations pour faire du grabuge et que ceux-ci n'étaient pas des étudiants.
- Ils ont eu une vendetta personnelle contre un des porte-paroles étudiants. Son nom sortait quotidiennement dans les conférences de presse et on tentait de le démoniser pour lui faire porter l'odieux du piétinement des négociations.
- Que le gouvernement n'avait pas d'argent ... alors qu'ils s'apprêtent à donner toutes nos ressources naturelles aux Chinois (système de redevance sur le profit, qui signifie surtout très peu de profit pour le Québec). Qu'ils s'apprêtent, de façon autonome, à construire des routes et un port avec les fonds publics pour exploiter les mines sans demander une participation financière de la part du privée.... un total de 8 milliards de dollars canadiens, soit 12% du budget provincial.

Vraiment, un gouvernement de pacotille. En fait, l'ampleur qu'a prise le mouvement étudiant n'est pas tellement due aux frais de scolarité eux-mêmes, mais par l'intransigeance et l'arrogance du gouvernement en place qui a abusé de la démagogie et du paternalisme. Si je ne me trompe pas, c'est un peu la même chose qui est arrivée en mai 68 chez vous.

Le mouvement étudiant est dans le même élan que le printemps arabe et le mouvement Occupy. Plusieurs se sont facilement ralliés à la cause étudiante parce que cela défend une idéologie qu'il recherche, soit une idéologie "à gauche". Les environnementalistes, les écologistes, les groupes communismes (il n'y a pas de Parti communiste au Québec), les altermondialismes, les Partis plus à gauche, les syndicats, les artistes... etc.. ont déambulé dans les rues avec les étudiants. Ceux qui portent des œillères diront qu'il n'y a pas de cohérence dans le mouvement étudiant, ceux qui observent et qui tentent de rester objectifs réalisent bien que c'est plutôt à la renaissance de la social-démocratie au Québec qu'on assiste présentement.

Je termine sur quelques chiffres.
La moyenne de la population qui a une scolarité universitaire au Québec n'est que de 21% alors qu'en Amérique du Nord cette moyenne est de 42%. On a un rattrapage historique important à faire (dû notamment à une très grande pauvreté sociale jusqu'à dans les années 60-70) et personnellement, je crois que les frais de scolarité au minimum sont la solution pour régler ce problème.

Et c'est faux de dire que les études universitaires sont dispendieuses pour la société. Elles sont surtout un investissement. Ce qui suit est copié collé d'un message lu ailleurs sur internet. Il demeure tout à fait vrai :

En 2002, les diplômés universitaires formaient 16% de la population alors qu'il rapportaient 33% des recettes d'impôts sur le revenu et ne recevaient que 9% des transferts gouvernementaux aux particuliers (http://www.uquebec.ca/capres/Publica...avoir-2004.pdf, p. 337). Le ministère de l'Éducation reconnait lui-même qu'en ce moment, les universitaires représentent un investissement public moyen rapportant 8.5% et ce, en comptant même l'argent qu'ils ne paient pas en impôt pendant leurs études (http://www.mels.gouv.qc.ca/sections/...stique38_f.pdf).

Autrement dit, pour chaque perte de tête universitaire moyenne, les contribuables essuient des pertes fiscales importantes. Et qu'on ne me fasse pas accroire que la hausse des frais de scolarité n'aura pas d'impact sur l'accessibilité: quand on parle d'accessibilité, on ne parle pas seulement de l'action d'entrer dans un programme universitaire, mais aussi d'y persévérer. Et la persévérance universitaire est de l'ordre de 83%. Quand on demande aux 17% de "décrocheurs" pourquoi ils arrêtent, autour de 40% d'entre eux disent qu'ils n'ont plus les moyens. Conséquence: des gens abandonnent une formation qu'ils ont et que nous contribuables avons payés dans le vide. Plusieurs doivent s'éterniser aux études à temps partiel pour arriver à joindre les deux bouts - autant de pertes fiscales qui sont encourues parce qu'ils travaillent à salaire total et horaire bien moindre que s'[ils avaient pu terminer dans les délais les plus courts et travailler rapidement dans leur domaine.

Dernière modification par blunt (Le 31/05/2012, à 01:56)

AlexandreP · Le 31/05/2012, à 07:58

blunt a écrit :

Je termine sur quelques chiffres.
La moyenne de la population qui a une scolarité universitaire au Québec n'est que de 21% alors qu'en Amérique du Nord cette moyenne est de 42%. On a un rattrapage historique important à faire (dû notamment à une très grande pauvreté sociale jusqu'à dans les années 60-70) et personnellement, je crois que les frais de scolarité au minimum sont la solution pour régler ce problème.

Des diplômés universitaires, peut-être. Mais cela inclut-il aussi les diplômés des CÉGEP? Parce que rappelons que les CÉGEP sont uniques au Québec. Ailleurs en Amérique du Nord, au sortir des écoles secondaires, c'est direction université. Ceci peut biaiser les chiffres.

Je cite ce site, qui donne des liens vers des documents du Ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport que je ne peux lire pour le moment -- le site du MELS semble indisponible à l'heure où j'écris...

Un bulletin statistique du Ministère de l’Éducation révélait que, si l’on tient compte de l’ensemble de l’enseignement postsecondaire plutôt qu’uniquement l’enseignement universitaire, le taux scolarisation des 17-34 ans [...] est de 20,3% au Québec, contrairement à 16,9% au Canada (incluant le Québec) et de 11,2% pour la moyenne des pays de l’OCDE.
Mentionnons également que les frais de scolarité ont volontairement été maintenus bas, justement pour favoriser l’accessibilité aux études supérieures puisque le Québec était en retard (voir Rapport Parent, page 82) sur les autres provinces pour le taux de scolarisation.
Le résultat ? Le Québec a un taux de scolarisation supérieur non seulement au Canada, mais également parmi tous les pays de L’OCDE. En fait, le Québec est au premier rang du taux de scolarisation postsecondaire de tous les pays de l’OCDE (p. 2). Devrait-on établir une corrélation entre le bas prix de l’éducation et le haut taux de fréquentation ?
Les données qui ne réfèrent uniquement qu’à la fréquentation universitaire des 20-21 ans sont donc trompeuses et ne peuvent être utilisées sans distinguer les particularités québécoises dues aux études préuniversitaires et au fait qu’un baccalauréat dure 3 ans au Québec, contrairement à 4 dans le reste du Canada. Cette dernière donnée à elle seule peut faire diminuer le taux québécois de fréquentation universitaire de 25% !

Ayral · Le 31/05/2012, à 11:25

J'ai vu je ne sais plus où que les "Anonymous" avaient attaqué des sites officiels.

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