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#26 Le 01/12/2012, à 00:12

The Uploader

Re : Viols, les voix du silence

K4ede a écrit :

Au passage, je m'insurge contre le délai de prescription. Alors quoi, après un certain temps, on est lavé de ses fautes ? Si un juriste pouvait m'expliquer un peu le pourquoi du comment, je lui en serais très reconnaissante. D'ailleurs, ce délai existe-t-il pour d'autres crimes ?

Tu parles du principe de prescription en général ?

C'est surtout que plus le temps passe, plus les faits seront difficiles à prouver, reconstituer, etc...

Un article connexe là dessus


- Oldies PC : Intel Pentium 3 @ 800 Mhz sur CM ASUS P2B-F, GeForce 4 Ti4800 SE, Disque Dur Hitachi 160 Go, 512 Mo de RAM, 3DFX Voodoo 2, Sound Blaster 16 ISA PnP, Windows 98 SE / XP)
- Desktop : Intel Core i7 6700K @ 4 GHz sur CM ASUS Z170-P, GeForce GTX 1070, SSD Samsung 850 EVO 1 To, 16 Go de RAM, Disque Dur Seagate Barracuda 3 To, Windows 10

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#27 Le 01/12/2012, à 00:27

Grünt

Re : Viols, les voix du silence

Ah, donc j'ai dit une bêtise :

La prescription des crimes sur mineurs a été rallongée en 1998 pour être fixée en 2004 à vingt ans, à compter de la majorité de leur victime, c'est à dire jusqu'au jour de ses trente huit ans.


Red flashing lights. I bet they mean something.

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#28 Le 01/12/2012, à 00:51

Sopo les Râ

Re : Viols, les voix du silence

K4ede a écrit :

Au passage, je m'insurge contre le délai de prescription. Alors quoi, après un certain temps, on est lavé de ses fautes ? Si un juriste pouvait m'expliquer un peu le pourquoi du comment, je lui en serais très reconnaissante.

Je ne suis pas juriste et je ne connais pas l'origine des délais de prescriptions (sans doute la difficulté de prouver les faits, comme le dit The Uploader), mais je devais défendre ce principe, je dirais qu'on peut considérer que le violeur n'est plus tout à fait la même personne vingt ans après. Pour prendre un exemple plus extrême, penses-tu qu'il serait juste de condamner un violeur devenu par la suite amnésique ?


La sieste, c'est maintenant.
   * * *
« J'ai l'intention de vivre éternellement. Pour l'instant, tout se passe comme prévu. »

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#29 Le 01/12/2012, à 02:23

Nedjma

Re : Viols, les voix du silence

Grünt a écrit :

La culpabilité sur le moment ne vient-elle pas en partie de la culpabilité associée à tout ce qui est d'ordre sexuel ?

je crois qu'il y a un peu de ça...
je crois qu'on parle trop de peu de sexualité en général et le problème c'est que c'est dès l'enfance. Combien de gens ont découvert la sexualité et pu en parler seulement très tard (à partir de l'adolescence?)
Je parle bien de sexualité, pas de pornographie fantasmée.
Quand on ne sait pas "ce que c'est", peut-on vraiment réagir? Et même une fois "qu'on sait ce que c'est", sait on vraiment y réagir quand il s'agit d'une agression?

Il y a pas mal d'enfants qui se masturbent dès leur plus jeune Âge, c'est en général très mal perçu et souvent réprimé. Et de toutes façons, c'est quelque chose qu'on cache au nom de la pudeur.
Nous ne sommes pas construit avec cet enseignement de la sexualité, elle est reléguée dès notre plus jeune âge au tabou.
Les enfants sont ces êtres purs que nous voulons conserver si purs et si innocents le plus longtemps possible. Pourtant nous ne leur faisons aucune faveur.

Parfois pour qu'une éducation soit répressive il ne suffit pas seulement d'un mot, mais de son absence.


Sopo les Râ a écrit :

Pour prendre un exemple plus extrême, penses-tu qu'il serait juste de condamner un violeur devenu par la suite amnésique ?

En quoi le fait d'être amnésique le rendrait inoffensif?

Mémoire effacée = personne nouvelle, neuve et bonne?

Il me semble que le cerveau peut effacer des données, mais peut-il changer le conditionnement d'une personne, peut-il en effaçant les souvenirs, faire que la personne considère les autres comme ses égaux et donc ayant droit à la préservation de leur intégrité physique et intellectuelle?

Parce que là on va pouvoir signer des pétitions non plus pour l'emprisonnement des violeurs mais leur lobotomie...

A quand un live-cd pour les humains défectueux?


"Nos poings se serrent, se souvenant toujours des antiques rébellions, des songes plus anciens que la mousse au pied des arbres. (...)  Nous tendons à travers les ténèbres l'oreille des désespérés. Le feu s'est refroidit dans nos muscles. Devenu matière dure, infracassable, il nous maintient debout irrémédiables dissidents."  André Laude

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#30 Le 01/12/2012, à 03:53

Slystone

Re : Viols, les voix du silence

Grünt a écrit :

La culpabilité sur le moment ne vient-elle pas en partie de la culpabilité associée à tout ce qui est d'ordre sexuel ?

Il y a de ça, je suis complètement d'accord. Il y a aussi la préoccupation des fois de ne pas causer d'embarassements pour certaines personnes, certaines institutions. Je n'ai pas été victime personnellement, mais tous les élèves d'un prof que j'ai eu ne peuvent pas en dire autant. C'était dans une école de musique.
Un jour la police a contacté mes parents pour que j'aille donner mon témoignage (RAS heureusement). Mes parents ont été complètement dégoûtés par la réaction de l'école : 0 communication, et comme par hasard une même prof l'avait remplacé dans plusieurs écoles avant, il y avait une sorte d'omerta. Ce prof s'est quand même pris deux ans de prison avec un suivi psychiatrique, ce n'est pas quand même pas le genre de détail qu'on oublie rapidement.
Ce prof n'avait jamais eu l'air à l'aise, il avait un sourire gêné souvent. Ma mère m'a confié que la première fois qu'elle l'a vu elle s'est dit « ce type est pédophile », avant de se resaisir et de se dire qu'elle faisait un délit de faciès. Et finalement sa première impression était la bonne.
Bref, mon témoignage n'apporte pas grand chose, autrement que de dire que le silence est parfois bien dur à briser.

Dernière modification par Slystone (Le 01/12/2012, à 03:55)


«Rigid, the skeleton of habit alone upholds the human frame.» - Virginia Woolf.

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#31 Le 01/12/2012, à 12:43

K4ede

Re : Viols, les voix du silence

Merci pour vos précisions sur le délai de prescription. Je comprend que ce soit difficile de collecter les preuves après, c'est vrai. Par contre je ne suis pas d'accord avec Sopo les Râ, je crois que la personne qui a commis un viol doit quand même répondre de ses actes, même si elle a changé depuis : la victime, elle, a toujours subit le même préjudice, même si le violeur regrette ! Du pont de vu de la la victime, la prescription c'est comme si on considérait le violeur comme innocent, et ça n'aide pas à lever le tabou. Quand je vois des chose comme l'affaire Camaret, qui a violé (ou tenter de) une vingtaine de jeunes filles, et qui grâce à la prescription, n'est jugée que pour 2 d'entre elles, je trouve ça dur pour les victimes...
En fait je comprend maintenant l'idée de la prescription, mais dans le cas du viol, où les victimes mettent souvent très longtemps à s'exprimer, je trouve que ça joue encore à décrédibiliser la victime. "Oui bah ça fait 30 ans, si elle avait vraiment été violée elle serait allé voir la police le lendemain, non ?"

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#32 Le 01/12/2012, à 12:59

Grünt

Re : Viols, les voix du silence

Est-ce que le problème ne vient pas des raisons qui poussent les victimes de viol à se taire ?
C'est un fait que, plus on attend et plus il est difficile de faire travailler la justice dans de bonnes conditions. Du coup, plutôt que d'allonger le délai de prescription, ça me paraîtrait plus utile de faire un travail de fond sur la société et la justice, afin :
- d'accélérer les procès sur ce genre de cas (problème de la lenteur de la justice),
- de protéger efficacement les victimes et leurs proches contre les représailles. Il n'y a actuellement pas grand chose de prévu dans un tel cas. La justice ne prend pas du tout en compte le fait qu'il y a une pression sociale pour rejeter la culpabilité et l’opprobre sur la victime.
- de lutter contre cette culpabilité chez les victimes afin qu'elles portent plainte rapidement, comme elles le font dans les autres cas (tentative de meurtre, agression physique, vol..).

Parce que bon.. des victimes qui, en l'état actuel des choses, ne porteront jamais plainte, il y en a beaucoup. Quand bien même on supprimerait la prescription et que tout le monde soit immortel.


Red flashing lights. I bet they mean something.

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#33 Le 01/12/2012, à 17:01

K4ede

Re : Viols, les voix du silence

Oui tu a raison en fait Grünt, le problème ne vient pas du délai de prescription mais bien du temps nécessaire aux victimes pour parler. Même si ça fait rager parfois !

Sinon, un autre problème que la société devrait réglé, c'est la pédophilie : un bon nombre des témoignages du site parle de violences sexuelles commises avant 15 ans. Je crois qu'on a un vrai problème de tabou sur ce sujet, et que les pédophiles ne peuvent que difficilement être aidé avant d'être passé à l'acte. Faut arrêter de se voiler la face, la pédophilie existera toujours, maintenant faut voir ce qu'on peut faire pour canaliser les personnes qui le sont. À quand à un numéro  "SOS pédophile" ?

(d'ailleurs, pour ceux qui ont le coeur bien accroché, je recommande la lecture de cet article sur le blog de Maître Mô)

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#34 Le 01/12/2012, à 20:03

Grünt

Re : Viols, les voix du silence

Il faudrait parler d' "agresseurs pédophiles" ou de "viols pédophiles". La pédophilie est en soi une attirance (au même titre que l'homosexualité), il existe des pédophiles abstinents.

Par ailleurs, ne pas confondre "pédophilie" et "agression sexuelle sur mineur" :
La loi fixe deux limites : 15 ans (âge du consentement) et 18 ans (âge de la majorité). Le fait que la victime ait moins de 18 ans est une circonstance aggravante pour un viol, tandis que le consentement est réputé ne pas exister avant 15 ans (donc, tout acte sexuel sur un mineur de 15 ans serait considéré comme agression ou viol, indépendamment du ressenti du mineur).

Si on s'intéresse à la description médicale (psychologique, en fait) des paraphilies, elles ne dépendent pas des limites posées par la société, mais de la maturité des enfants : un pédophile est attiré par des enfants non pubères (donc, de largement moins de 15 ans). Mais il pourrait être attiré par une personne de 16 ans ayant une puberté très tardive (sachant que le déclenchement de la puberté dépend beaucoup du mode de vie, de la nourriture.. c'est possible. L'âge des premières règles n'a cessé de reculer en France, avec une alimentation de plus en plus riche en sucre), et au contraire ne sera pas attiré par un-e adolescent-e de 14 ans ayant commencé sa puberté à 11 ans.

Dernière modification par Grünt (Le 01/12/2012, à 20:05)


Red flashing lights. I bet they mean something.

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#35 Le 01/12/2012, à 22:28

omc

Re : Viols, les voix du silence

@K4ede, chapô... Vraiment ! Je suis infiniment touché par ton témoignage. @+

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