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Christouf

Les pièces jaunes

Je suis . Au boulot on ma parlé de ça (ci dessous) cela mais au final ça ne m'étonne même pas

Voici venu le temps des enfants, envoyés par leurs bien-aimés instituteurs, qui, armés de leur précieuse tirelire en papier, vont essayer de vous soutirer de la menue monnaie en vue d’offrir un bilan plus positif que celui des années précédentes à l’opération Pièces Jaunes de dame Chirac.
Si chacun est libre de remplir ou de boycotter les tirelires « pièces jaunes » disséminées un peu partout (boulangerie, bureau de poste, écoles, etc.), il est sans doute difficile pour tout parent de s’opposer -sans subir le courroux de la maîtresse- à ce que son enfant dépose sa petite pièce dans l’urne (ou la fasse remplir par ses parents, voisins, ou par n’importe quel quidam) quand tous ses camarades le feront dans la joie et la bonne humeur sous l’�il ravi de l’institutrice, radieuse à l’idée de participer là à un projet «humanitaire»… Quelle belle cause en effet que celle des enfants hospitalisés ! Dame Chirac ne s’y est pas trompée, en voilà un thème porteur !
On peut cependant s’étonner de la participation active d’enfants, sous l’aval du personnel enseignant, à une collecte nationale par le biais des établissements scolaires… Et même si l’«acte citoyen» est à la mode que fait-on de la liberté de don ?

Il est évidemment nécessaire d’apprendre aux enfants à se préoccuper d’autrui, surtout en ces temps où l’individualisme prédomine, mais en ce cas pourquoi ne pas passer par des actions concrètes ? La solidarité (même s’il s’agit ici plutôt de charité) ne s’exerce pas qu’avec son portefeuille… Il y a tant d’associations locales, animées par des bénévoles (et uniquement des bénévoles, retraités et autres), qui mériteraient d’être mises sous les feux de la rampe éducative…
Mais elles n’ont pas l’aval du Ministre…La rubrique activités éducatives du bulletin officiel de l’EN de cette année* précise qu’il serait bon que tous les enseignants relayent l’opération. Des cahiers pédagogiques ont même été crées pour cette occasion. Surprenant ! L’émergence de la vie politique dans la vie scolaire est ici flagrante et je m’étonne que les enseignants, d’habitude si prompts à vomir tout ce qui vient de leur Ministère, obéissent sagement sans sourciller…
Mais il n’y a pas que sur la forme que l’opération pièces jaunes mérite notre attention.
La fondation de madame Chirac aurait affecté plus de 39 % de ses recettes à des postes «annexes», quand Médecins du monde, par exemple, en affecte 11%…
Les postes annexes dont nous parlons ici concernant essentiellement les frais de bouche et d’herbergement. Madame Chirac a qui l’on faisait observer cette curiosité, a récemment déclaré qu’elle assumait totalement ces frais (avec le portefeuille de la Fondation). On imagine aisément que cela ne lui pose pas de problème ! Rappelons que les frais de fonctionnement de l’Elysée ont été augmentés de 798 % depuis 1995 et que les fameux frais de bouche de la mairie de Paris s’élevaient à 1.400 francs par jour sous l’ère Chirac ! Madame a des facilités, en ce domaine, que bien des ménagères lui envient.

Récemment le cortège «Pièces Jaunes» s’est arrêté dans la ville de Montélimar. Marcel Magnon, conseiller municipal PC de la ville, s’est indigné de ce que 130 personnes, participant à l’opération ont dîné dans un restaurant réputé chic (on a ainsi entendu M Pokara -un chanteur, apparemment - dire que «c’était un peu trop pointu pour moi, genre foie gras sur son coulis de framboise»), que 48 de ces personnes ont été logées dans un trois étoiles, l’hôtel-château du Monard (29 chambres simples et 3 doubles) et dans 13 villas individuelles louées pour l’occasion, aux frais de la Fondation de France. Frais dont le montant s’élève (pour les seuls frais de bouche et d’hébergement) à 2.700 � (pour une nuit) quand la recette montilienne a été de 10.000 �.

J’avoue avoir du mal à comprendre que ces frais soient pris en compte par la fondation, c’est à dire réglés avec les dons prospectés, surtout quand les bénéficiaires sont des «artistes» participant au charity business…
Que des bénévoles soient logés et nourris (dans des conditions décentes, c’est à dire non luxueuses) lors de la tournée, ce me semble la moindre des choses mais au vu des frais annexes, qui représentent presque la moitié des dons récoltés il s’agit de bien plus que cela… Les premiers à bénéficier de ces largesses sont en effet Bernadette Chirac, David Douillet, l’ex-judoka parrain de l’opération, son épouse, Gérard de Pablo, conseiller élyséen pour les affaires corréziennes de madame Chirac, et Anne Barrère, productrice de télévision et conseillère en communication de la femme du Président pour les opérations caritatives.

Le site d’information sur les hoax (qui recense les informations erronées et canulars) à évoqué le coup de gueule de M. Magnon, non pour dénoncer un faux, son indignation est bien réelle, mais pour souligner le fait que ce monsieur est issu d’une formation politique différente de celle de madame Chirac et qu’à ce titre il fallait prendre des distances avec ses propos… Faut- il s’appeler monsieur Douillet pour pointer du doigt ces «étrangetés» ?

Monsieur Magnon évoque également les frais occasionnés lors des soirées spectacles organisées pour la récolte des fameuses pièces. L’affrètement du TGV spécial, le détournement de plusieurs trains sur l’Ardèche, le coût du personnel des services techniques et de la police municipale etc. ont coûté quelques 80.000 � à la ville de Montélimar ; la location d’une grande scène de concert avec son et lumière et de trois tentes pour accueillir les associations locales a coûté 36.000 � à la ville Caen ; tandis qu’à Nice la facture s’élève à 162.200 euros.
La récolte, quant à elle, s’amenuise d’années en années (15 millions d’euros en 2002 et seulement 5 en 2005)… tandis que les frais de fonctionnement augmentent drastiquement, passant de 76.000 à 1.420.000 euros ! D’où la nécessité d’associer les enseignants à cette opération!, leur mobilisation (fortement suggérée par le ministère, permettra sans doute d’endiguer la chute drastique des dons.

Des frais de fonctionnement et de représentation imputant la récolte d’une partie non négligeable (ici 40 % !), des personnalités bénéficiant de largesses, une organisation coûteuse, n’est-ce pas là le signe que le royaume du Charity Business tombe en ruine et apporter sa contribution à cette gabegie c’est permettre la pérenisation du concept de charité-spectacle qui offre à certains «artistes» en mal de publicité la possibilité de se faire voir et de s’abreuver aux frais des généreuxdonateurs ?

*«J’invite donc les élèves et les enseignants à s’associer à cette opération de sensibilisation et de solidarité pour les enfants hospitalisés», propos rédigés par le directeur général de l’enseignement scolaire, Roland Debbasch.

http://fr.novopress.info/?p=7126

Dernière modification par Christouf (Le 19/06/2008, à 19:53)

balou

Re : Les pièces jaunes

Janvier 2007.
Qui se rappelle que c'est un boulanger qui a lancé cette idée des pièce jaunes du temps des francs ... A chaque époque on a fait appel aux enfants des écoles pour quêter pour une bonne cause, en 39/45 pour les prisonniers, les timbres pour la tuberculose il me semble étc ... moi même je l'ai fait "c'est pour financer votre voyage de fin d'année" quand tu es pilon et que tu te fais jeter c'est dur

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