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#376 Le 29/10/2018, à 19:19

bishop

Re : Qu'est-ce que tu lis en ce moment...?

papy104 a écrit :

Bonjour

Pour ceux qui voudraient faire un tour dans la SF : Le cycle complet de FONDATION (5 livres) de Azimov
Deja lu au moins deux fois

Papy

+1 pour le Cycle de Fondation, un des grands classiques de la SF.


Amateur de SF et de Fantastique depuis 1970 j'ai dû lire la trilogie originale Fondation 1951, Fondation et Empire 1952 et Seconde Fondation 1953 cinq ou six fois. Plus récemment il y a eu Fondation foudroyée 1982 et Prélude à Fondation 1988 que j'ai lu une paire de fois. Je ne me rappelle pas de Terre et Fondation 1986  et  L'Aube de Fondation 1993.
J'ai déménagé il y a peu et je retape une maison. Ma bibliothèque est quasi inaccessible, les livres sont entassés dans un placard avec un fatras d'objets divers. C'est un véritable capharnaüm.
Il y a une quinzaine de jours j'ai acheté Terre et Fondation que je relis actuellement. Je viens de m'apercevoir que je possédais ce bouquin.

Sinon dans les classiques de la SF à lire sans modération il y a dans la même veine que Fondation la trilogie Le cycle du Ā d'A. E. van Vogt composée de : Le Monde des Ā, Les Joueurs du Ā et La Fin du Ā.
Je suis un amateur inconditionnel des romans écrits par A. E. van Vogt entre 1946 et 1959 : À la poursuite des Slans 1946, Les Fabricants d'armes 1947, Le Sorcier de Linn 1950, La Faune de l'espace 1950, Les Armureries d'Isher 1951, L'Empire de l'atome 1956, La Guerre contre le Rull 1959. Je relis chaque roman environ une fois tous les cinq ans, chaque roman est un monument de la SF que je redécouvre à chaque lecture.
A. E. van Vogt  n'a plus écrit pendant de nombreuses années pour diverses raisons et les romans qui ont suivi n'ont pas la même verve.

Dans les incontournables de la SF il y a le Cycle de Dune, romans écrits par Frank Herbert. Les suites que son fils Brian Herbert assisté de Kevin J. Anderson a écrit sont pas mal mais ne sont pas de la même veine.

En ce qui concerne le roman fantastique il y a les incontournables. Abraham Merritt est le précurseur de l'heroic fantasy avec quelques romans phares comme Le Gouffre de la Lune 1919, La Nef d'Ishtar 1923/24, Les Habitants du mirage 1932. Ce sont mes préférés mais je n'oublie pas Le Monstre de métal 1920 et La Femme-renard 1943.
Citer les maîtres de l'heroic fantasy en omettant Jack Vance serait un blasphème. Dans mes préférence je relis régulièrement la quadrilogie Le Cycle de Tschaï, une saga épique d'une densité insoupçonnable. L'autre quadrilogie phare de cet auteur à lire est La Terre mourante animée par un héros atypique, Cugel l'astucieux, sans oublier Rhialto le magicien.

Il y en aurait beaucoup d'autres à citer mais je crois avoir suffisamment squatté cette discussion.
À plus amateurs d'imaginaire, de légendes et d’univers fantastiques.

Note : je dis être un amateur de SF et de Fantastique depuis 1970 mais en 1963, j'avais 12 ans, ma mère m'offrit une superbe édition de L'Iliade et l'Odyssée qui a été mon livre de chevet pendant de nombreuse années et que plus tard je considérais comme une œuvre fantastique au même titre que les roman d'heroic fantasy. En 1965 j'achetais régulièrement les magazines amazing stories marvel et autres. Le temps passe... roll

Dernière modification par bishop (Le 30/10/2018, à 18:21)


La plus grande surprise que puisse faire un con c'est de faire une pause.

Hors ligne

#377 Le 01/11/2018, à 07:13

gazimel

Re : Qu'est-ce que tu lis en ce moment...?

Bonjour les Ubunteros.

Je viens de terminer "La nouvelle société du coût marginal zéro" de Jeremy Rufkin.
C'est l'histoire d'un type qui a fait une découverte extraordinaire  et qui vient apporter la bonne nouvelle. Il y a un côté prédicateur légèrement barbant.
Mais il faut lui reconnaître un style plaisant, et malgré quelques rares passages abscons, on va jusqu’au bout, mené par la curiosité.
On assiste donc au combat opposant le bien commun à la propriété privée. Au cours de l'histoire on apprend que le méchant ( la propriété privée) n'est pas vraiment méchant et que s'il prend la plus grosse part du gâteau, c'est pour donner plus de miettes aux pauvres. Et puis, que l'on se rassure, le gentil, le bien commun, gagnera à la fin.
Et tout ça grâce à quoi, je vous le demande ? Grace aux merveilleuses découvertes faites dans les merveilleuses universités américaines. Merci qui ?
Et l'auteur d'énumérer les nouvelles baguettes magiques. Internet, imprimantes 3D,...je vous laisse découvrir, on y apprend beaucoup de choses, mème si l'on peut être déçu par certaines affirmations trop rapides ou le ravissement devant les big data forcement bénéfiques.
Mème si vous sortez de la lecture avec des points de désaccord, vous ne devriez pas regretter d'avoir mis le nez dans le bouquin. cool

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#378 Le 02/11/2018, à 09:36

LeJediGris

Re : Qu'est-ce que tu lis en ce moment...?

Salut,

Dans le style SF et space opera n'oublions pas un de nos meilleurs auteur français: Pierre Bordage et sa fameuse trilogie...

A+


%NOINDEX%
Matos Asus Zenbook
"Home Made" Monstro: core i7 9700+32Go de mémoire+SSD QVO Samsung 1To +MoBo Asus Prime Z390P
+ "Terminator", core i5 3570, 16Go, SSD Intel 520 sous Mint 19.3, Freebox Revolution

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#379 Le 04/11/2018, à 19:24

gazimel

Re : Qu'est-ce que tu lis en ce moment...?

Vous êtes filmés ! Enquête sur le bluff de la vidéosurveillance . Laurent Mucchielli.
On y apprend beaucoup sur la vidéo surveillance, entre autre qu'il est très difficile pour les conseillers d’opposition d'obtenir des informations .
L'aspect financier est bien traité, dommage que l'auteur n'ait pas poursuivi son enquête sur les enregistrements: utilisation, stockage...Dans un prochain livre ?

Dernière modification par gazimel (Le 07/11/2018, à 08:31)

Hors ligne

#380 Le 14/11/2018, à 04:02

gazimel

Re : Qu'est-ce que tu lis en ce moment...?

Le jugement d'un psychiatre grenoblois m'a incité à lire Juger les fous au Moyen Âge (dans les tribunaux royaux en France XIVe-XVe siècles) de MAUD TERNON.
Bien que réduit à 2 siècles et à une partie du pays, le livre est très instructif.
Les préoccupations de l'époque rejoignent celles d’aujourd’hui. Sur l' irresponsabilité du "fou", la protection de la société...les préoccupations sont très proches, ce sont les moyens mis en œuvre qui diffèrent.
Avec toujours cette recherche du responsable/coupable des actes du fou.

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#381 Le 05/03/2019, à 19:30

Compte anonymisé

Re : Qu'est-ce que tu lis en ce moment...?

« Ce fut à l’angle du parapet, à cinq heures du matin. C’était toujours là une heure dangereuse parce que nous avions le lever du jour dans le dos, et si notre tête venait à dépasser du parapet, elle se profilait très nettement sur le ciel. J’étais en train de parler aux sentinelles en vue de la relève de garde. Soudain, au beau milieu d’une phrase, je sentis… c’est très difficile de décrire ce que je sentis, bien que j’en conserve un souvenir très vif et très net.

Généralement parlant, j’eus l’impression d’être au centre d’une explosion. Il me sembla y avoir tout autour de moi un grand claquement et un éclair aveuglant, et je ressentis une secousse terrible – pas une douleur, seulement une violente commotion, comme celle que l’on reçoit d’une borne électrique, et en même temps la sensation d’une faiblesse extrême, le sentiment de m’être ratatiné sous le coup, d’avoir été réduit à rien. (…) Je compris immédiatement que j’étais touché.
(…) La stupidité de cet accident me rendait furieux. Que c’était absurde ! Etre supprimé, et pas même dans une bataille, mais dans ce banal coin de tranchée, à cause d’un moment d’inattention !
J’ai songé aussi à l’homme qui avait tiré sur moi, me suis demandé comment il était, si c’était un espagnol ou un étranger, s’il savait qu’il m’avait eu, et ainsi de suite…
Il ne me fut pas possible d’éprouver à son égard le moindre ressentiment. Je me dis que puisqu’il était fasciste, je l’eusse tué si j’avais pu, mais s’il avait été fait prisonnier et amené devant moi à cet instant, je l’aurais tout simplement félicité d’être bon tireur. »

L’engagement concret sur le terrain d’un homme et d’un écrivain intègres en mai 37 en Catalogne.

Et son témoignage des aberrations vécues sur place : les carences en équipements,  la désunion des forces de gauche et passant plus de temps à se canarder entre elles qu’à combattre l’ennemi objectif réel (Franco), l’incroyable force et farce des campagnes de désinformation allant jusqu’à faire passer le P.O.U.M (d’obédience trotskyste)  et le C.N.T (d’obédience anarchiste) comme des alliés des fascistes franquistes ! Les graves dissensions entre le P.S.U.C (dirigé par les communistes et affilié à la III° Internationale) et le P.O.U.M et le C.N.T.

Un incroyable et indicible imbroglio que l’auteur -engagé un peu par hasard dans le P.O.U.M -  essaie d’expliquer en toute honnêteté à la fin de son récit, dans deux appendices pour mieux comprendre les dissensions entre ceux qui auraient dû se battre ensemble et pour tenter de mieux décrypter l’indicible bordel qui régnait à Barcelone en mai 37 !

Mais dans tout ça, sur le front, dans les tranchées, une vraie camaraderie vécue entre forces combattantes de gauches diverses que leurs directions respectives obligeaient à manoeuvrer les unes contre les autres pour des questions de pouvoir, tout cela au lieu de se tourner enfin unies et ralliées vers un même  ennemi commun.

Quand on y réfléchit un peu, est-ce que ça a vraiment changé ? neutral

George Orwel « Hommage à la Catalogne »

Dernière modification par Compte anonymisé (Le 05/03/2019, à 21:22)

#382 Le 06/03/2019, à 07:43

Compte anonymisé

Re : Qu'est-ce que tu lis en ce moment...?

Le jeune Kaizuo et sa petite amie Tetsuko débarquent du Japon en France avec un projet assez dingue : prendre en otage Alain Delon ! Rien que ça !

Et le bouquin commence avec l’enlèvement de notre monument en péril. Un enlèvement dûment préparé et exécuté dans les règles de l’art.

Mais, en dehors du fait que Kaizuo et Tetsuko, comme beaucoup de japonais, soient de vrais adorateurs d’Alain Delon, pourquoi cet enlèvement et la détention de l’ex-star dans un petit village reculé de province ?

Il y a effectivement une autre raison à cette entreprise périlleuse et qui n’a rien à voir avec une demande de rançon.

Un thriller sympa où se mêlent tension dramatique et décalage un peu déjanté  et dans lequel on a l’impression de se trouver aux côtés du vrai Delon, otage has been vieillissant mal et ronchon à souhait.

Ce n’est pas un chef d’oeuvre mais c’est gouleyant et bien mené.

« Alain Delon est une star au Japon » de Benjamin Berton

#383 Le 06/03/2019, à 13:40

Compte anonymisé

Re : Qu'est-ce que tu lis en ce moment...?

Pour les amateurs de l'écrivain mais aussi du personnage intime, c'est un gros pavé peut-être à lire en diagonale pour les plus pressés et les moins patients mais c'est vraiment exhaustif et aussi honnête que possible : "Une vie" par Bernard Crick.

https://www.abebooks.fr/servlet/BookDet … 1-_-image2

#384 Le 20/03/2019, à 14:00

Compte anonymisé

Re : Qu'est-ce que tu lis en ce moment...?

La Corse, pour beaucoup de métropolitains, c’est le plus souvent des paysages et des points de vue magnifiques, de merveilleux souvenirs de vacances d’été, de farniente ou de randonnées dans le fameux GR 20 : bref, la Corse c’est le tourisme.

Mais qui connaît la réalité socio-économique d’une région un peu mise à l’écart, (à l’exception bien sûr de sa bordure littoral type « Club Méd » : à savoir, la plaine orientale ?

Dès ses premières pages, cet ouvrage s’inscrit comme un vrai polar avec la description froide, balistique et rationnelle d’une scène de crime : celle d’un ouvrier agricole marocain retrouvé assassiné le 16 novembre 2009 dans un endroit désert et peu fréquenté proche de San Giuliano en Haute-Corse.

L’auteur précise dans une courte préface que les faits rapportés dans son enquête sont exacts et leur transcription en tous points fidèle à l’enquête sur l’assassinat réel d’un immigré clandestin, le 16 novembre 2009. Il précise aussi en post-face qu’il avait rencontré El-Hassan, la victime, au moins une fois au cours de sa vie pour l’inviter à témoigner face à la caméra. El Hassan lui avait alors répondu étrangement : «  Si je parle, je vais prendre une balle dans la tête. »

Il l’a prise le 16 novembre 2009 sans avoir pourtant officiellement « parlé » à l’auteur.

Qui peut être l’assassin de cet « invisible ? » Quel a pu être le mobile du crime ? Antoine Albertini conduit sa recherche sur les pas des gendarmes et à partir des données qu’il a pu recueillir de l’enquête officielle. Plusieurs pistes sont explorées et, au moins trois reprises, nous croyons détenir la clé de l’énigme et l’identité de son (ou de ses) auteur(s).  Mais non ! À chaque fois, un indice précis et bien exploité par tel ou tel avocat de la défense innocente le (ou les) suspect(s) et l’enquête repart à zéro, de manière désespérante car on croyait enfin « y être arrivés » !

Mais – et c’est aussi un autre intérêt profond du livre – tout en poursuivant sa propre recherche sur le mobile et l’auteur (ou les auteurs) du crime, Antoine Albertini donne une figure humaine à cet « invisible » El Hassan, de même qu’à la terrible réalité socio- économique qu’endurent des centaines d’ouvriers agricoles clandestins venus pour la plupart du Maroc travailler  dans les vergers et les fermes corses, payés à la journée, vivant dans des caravanes ou des abris de fortune dans des conditions d’hygiène exécrables, toujours sous la menace de contrôles d’identité et d’un renvoi au pays mais bénéficiant aussi d’une sorte de « je regarde ailleurs » des représentants de l’État, tant cet apport de main-d’oeuvre est essentiel pour l’économie agricole locale.

Bref : c’est aussi toute l’analyse de l’exploitation sociale et économique d’un sous-prolétariat clandestin et d’une vaste hypocrisie étatique et locale qui donnent aussi de l’intérêt à cet ouvrage qui est bien plus qu’un simple polar.

Le style de l’auteur est de très bon niveau, à la fois réaliste et efficace : pour moi, il fait mouche à chaque page et j’ai lu toute cette enquête avec un intérêt très profond.

Les Invisibles, une enquête en Corse Antoine Albertini

#385 Le 28/03/2019, à 08:22

Compte anonymisé

Re : Qu'est-ce que tu lis en ce moment...?

Hier soir, dans le cadre de l'émission La Grande Librairie, Hela Ouardi (écrivaine que je ne connaissais pas et dont je n'ai lu aucun bouquin jusqu'à présent) présentait son dernier ouvrage qui m'a l'air très intéressant : "L'histoire secrète de l'islam." J'y ai entendu des choses que je ne connaissais pas et ça me donne envie de lire ce livre.

https://www.france.tv/france-5/la-grand … airie.html

Curseur sur 00 : 23 : 30 environ

Edit : le titre du livre n'est pas "L'histoire secrète de l'Islam" qui apparaissait en bandeau mais "Les califes maudits/ La déchirure"

Dernière modification par Compte anonymisé (Le 28/03/2019, à 17:32)

#386 Le 30/03/2019, à 08:11

Compte anonymisé

Re : Qu'est-ce que tu lis en ce moment...?

Bien mieux qu’une critique idéologique et militante du capitalisme, cet ouvrage décrypte de manière extrêmement pertinente, rationnelle et fine les paradoxes d’un système qui, sous couvert d’évidence, de bon sens et d’efficacité  renferme une pléthore de contradictions internes qui peuvent plonger le salarié dans de véritables impasses le plus souvent insolubles en en lui attribuant la responsabilité alors que c’est le système lui-même qui est en cause et qui en est la cause.

Ce qui m’a plu dans cet ouvrage c’est la démonstration implacable que, sous une apparence de neutralité rien n’est neutre dans le discours managérial et l’organisation de l’entreprise que les auteurs qualifient de « paradoxante ».

À propos de la novlangue managériale, par exemple, les auteurs constatent qu’il est difficile de critiquer « l’excellence », la « qualité », la « responsabilité » auxquelles cette novlangue se réfère très souvent : il s’agit de valeurs tellement positives qu’il est difficile de les contester.

Mais quand cette novlangue managériale parle d’ « excellence durable » là les choses différent : comment une excellence peut-elle être durable dans le temps ? L’idéal d’excellence, exceptionnel par définition,  est impossible à maintenir durablement. Par ailleurs, si chacun devient excellent en réalisant tout le temps des exploits hors du commun, que devient alors le monde commun ? Alors le risque est grand pour les entreprises de tricher, de maquiller les comptes et les statistiques pour entretenir cette illusion d’excellence éternelle.

Pareillement pour le recours permanent à la notion de « qualité ». Personne ne peut être contre la qualité. Oui mais : l’introduction du management par la qualité bouleverse le rapport au travail car cette mesure ne peut rendre compte de l’investissement subjectif que fonde le sentiment du travail bien fait. Car la qualité des uns n’est pas la qualité des autres. En effet, tandis que le producteur met en avant la qualité intrinsèque du produit réalisé, le commercial, lui, est plutôt préoccupé par le rapport qualité/prix et le financier par la rentabilité finale. Quant au juriste, c’est la conformité du produit aux normes et au respect de la loi qui fondera son jugement de valeur en terme de « qualité ».

Il en va de même pour le terme de « responsabilité » qui, lui, cherche à neutraliser les oppositions entre celui qui conçoit le produit, celui qui exécute la tâche et celui sui est en charge du contrôle. La responsabilité des uns et des autres n’est pas de même nature alors que le langage managérial conduit à unifier des contraires sous un même vocable, comme s’il n’y avait pas de conflits et d’intérêts distincts entre les différents acteurs au sein d’une chaîne de responsabilités et comme si tout le monde pouvait être également responsable au sein de l’entreprise.

Vivre dans l’entreprise au sein de tels paradoxes en stimule certains mais en décourage d’autres en leur faisant courir de gros risques en termes de santé psychique et physique. 

Les adaptations défensives existent néanmoins comme le clivage (qui consiste à se couper en deux, une partie du moi « jouant le jeu », l’autre essayant de préserver sa santé mentale), comme le déni (qui consiste à entretenir l’illusion que le fonctionnement d’un tel système est rationnel) , comme l’hyperactivité (refuge dans l’action qui constitue un dérivatif puissant) ou l’humour (qui permet de préserver son quant-à-soi face à l’insensé et aux injonctions contradictoires).

C’est un ouvrage d’une très grande richesse, d’une très grande densité et établi avec beaucoup de rigueur scientifique. Ouvrage pas toujours facile certes, mais extrêmement utile et précieux pour mettre le système – que les auteurs appellent « paradoxant » - face à ses responsabilités.

Je l’ai lu sans zapper une seule ligne ni une seule page, sur une période de 3 semaines environ, en mode « lecture active », c’est à dire en prenant des notes tellement je l’ai trouvé pertinent et convaincant.

Vincent de Gaulejac et Fabienne Hanique : « Le capitalisme paradoxant, un système qui rend fou »

Dernière modification par Compte anonymisé (Le 30/03/2019, à 08:23)

#387 Le 12/04/2019, à 16:58

Compte anonymisé

Re : Qu'est-ce que tu lis en ce moment...?

Qu’est-ce qu’entrer en résonance avec les êtres, la nature, les lieux et les choses ?

Ce n’est pas seulement se sentir touchés, émus par eux, ce n’est pas seulement  apprécier d’être reconnus, ou aimés ou amoureux, c’est une connexion beaucoup plus profonde et subtile qui, d’après l’auteur, est très rare et difficile à vivre et expérimenter.  Mais qui fait que, quand on ne la vit pas,  on demeure étranger les uns aux autres et étrangers à nous-mêmes.

Et dans notre monde moderne de l’accélération et de la performance, tout nous porte à nous rendre au contraire froids, insensibles et étrangers à ce qui pourrait au contraire nous relier véritablement, et non pas artificiellement comme c’est le plus souvent le cas.

« Même si nous nous rendons maîtres de la nature, le monde risque toujours de devenir indifférent à nous. Cette peur, elle s’exprime dans l’aliénation de Karl Marx, le désenchantement de Max Weber, la réification de George Lukacs, l’absurde d’Albert Camus. »

Dans ce petit livre d’un centaine de pages, l’auteur essaie de définir ce qu’il considère comme un nouveau concept : la résonance, donc.

Ce n’est pas du tout un traité philosophique assommant et rébarbatif, c’est très facile à lire et à méditer. L’auteur n’assène rien, il réfléchit, il cherche et, parfois, on a l’impression qu’il nous fait trouver.

On découvre aussi quelques unes de ses impressions d’un voyage en Chine, des impressions de voyageur occidental qui découvre un autre monde et un peuple si différents.

« Remède à l’accélération Impressions d’un voyage en Chine et autres textes sur la résonance » Harmut Rosa

Dernière modification par Compte anonymisé (Le 12/04/2019, à 17:04)

#388 Le 12/04/2019, à 17:06

Compte anonymisé

Re : Qu'est-ce que tu lis en ce moment...?

Un super polar que je me fais un plaisir  de faire durer : "Double miroir" de Jonathan Kellerman. Y a de la matière ! tongue

Edit : Mercredi 10 avril, France 5 diffusait à 22h20 un documentaire intitulé Planète Polar : "Le Los Angeles de Connelly". Je l'ai enregistré puis visionné hier soir mais impossible de trouver un lien vidéo replay valide sur le net. Pas mal : l'ex-flic et réalisateur Olivier Marchal aux côtés d'une sacrée pointure qu'il admire et respecte.

Olivier Marchal : "Michael Connelly est juste impressionnant"

https://www.programme-television.org/ne … nt-4634440

Dernière modification par Compte anonymisé (Le 12/04/2019, à 17:23)

#389 Le 16/04/2019, à 06:52

Compte anonymisé

Re : Qu'est-ce que tu lis en ce moment...?

Claire et Antoine, la quarantaine tous les deux, forment le couple parfait. Bourgeoisie aisée parisienne, bonnes situations tous les deux, repas du dimanche dans la belle famille, nombreuses relations sociales et, cerise sur le gâteau, ils s’aiment vraiment.

Un seul hic à ce beau tableau : ils ne peuvent avoir d’enfant ce dont Antoine est responsable après tests. C’est très très dur pour ce couple qui a tout essayé, en vain. Et c’est encore plus dur pour Claire tant elle souhaitait un enfant de l’homme qu’elle aime et du seul homme qu’elle a vraiment aimé et qui est son mari.

Un soir, alors qu’ils sont invités chez des amis, Claire s’ennuie et décide de rentrer seule au foyer avant son époux. Elle emprunte un vélo lib, passe sous un tunnel et c’est là que le drame survient.

Un SDF sale et puant l’agrippe, la fait chuter et la viole sous la menace d’une arme. Puis il repart avec le vélo lib.

Claire est détruite, démolie. Bien sûr elle fait le 17 mais le 17 ne répond pas suffisamment vite pour elle.

Tout révéler à son mari qui va rentrer tout à l’heure ? Impossible ! Elle est trop dans le déni et la honte !

Alors elle efface toutes les traces du viol et décide de se taire.

C’est le titre du roman, d’ailleurs : « Je me suis tue. »

Donc elle se tait, reprend sa vie et la vie de son couple comme si de rien n’était.

D’ailleurs, le lendemain du viol, pour faire justement comme si de rien n’était, elle accepte les câlins de son mari et refait l’amour avec lui.

Oui mais, juste un peu plus tard elle réalise qu’elle est enceinte ! Et elle réalise qu’elle ne peut être enceinte que du monstre qui l’a violée les yeux dans les yeux (elle n’oubliera jamais ce regard !). Comme elle l’écrit alors en une seule phrase : « un  putain de dégénéré a réussi en une fois ce qu’Antoine n’a pas réussi à faire en quatorze ans ! »

Que faire ? Elle se décide à avorter, bien sûr. Mais au dernier moment, elle change de décision en choisissant de garder l’enfant et en s’auto persuadant qu’Antoine peut finalement en être le père en raison de la minime marge d’erreur que l’on peut admettre dans les test de stérilité.

L’enfant va naître. Antoine croit au miracle les premiers mois. Sauf que Claire commence à revoir dans les yeux du bébé ceux mêmes du violeur.

Le reste, plein de rebondissements,  se lit d’une seule traite.

Et l’on croirait que ce petit roman a été écrit par une femme tant il pénètre intimement dans la psychologie de Claire, son humiliation de femme après le viol, son désir de maternité envers et contre tout, etc.

Non : chose surprenante, l’auteur est un homme.

Mathieu Menegaux « Je me suis tue. » Excellent, à mon avis. Et très facile et rapide à lire.

#390 Le 16/04/2019, à 10:33

CM63

Re : Qu'est-ce que tu lis en ce moment...?

Bonjour,

Je lis "Avant Adam" de Jack London. Libre de droit. Un excellent SF du début du XXième siècle. En résumé : le narrateur a dans ses rêves des visions de ses ancêtres très lointains, de l'âge de pierre, et même avant , puisqu'ils n'ont même pas d'outils. Ils ont un langage grossier , par grognements, ils ne portent pas de noms, le narrateur en invente d'après l'aspect des personnes, son copain s'appelle "oreille pendante", le gros blaireau de la tribu s'appelle "œil rouge", il pique les femmes aux autres, puis il s'en débarrasse. Eux sont la tribu des cavernes, ils ne connaissent pas le feu, un jour ils rencontrent la tribu des arbres, qui connaît le feu. Le narrateur (ou son ancêtre) et "Oreille pendante" attisent les braises que les gens des arbres ont laissés, ils trouvent ça marrant, ils foutent le feu à la forêt et ils se cassent, il retrouve leur tribu, ils délogent des ados qui avaient squaté leur caverne.

Super. Téléchargement légal et gratuit, domaine public.


Quoi? Quelque chose que je ne connais pas et qui me fait l'affront d'exister?!

Hors ligne

#391 Le 16/04/2019, à 13:48

Compte anonymisé

Re : Qu'est-ce que tu lis en ce moment...?

Je connaissais pas ce titre de London. Merci pour le tuyau. wink

#392 Le 26/04/2019, à 06:24

Compte anonymisé

Re : Qu'est-ce que tu lis en ce moment...?

Cul-de-sac (Douglas Kennedy)

Nicholas Hawthorne a 38 ans et n'a presque jamais quitté le nord-est des États-Unis. Il mène une vie modeste en travaillant comme pigiste dans de petits journaux régionaux. Un jour, dans une librairie de Boston, il découvre une carte routière d'occasion de l'Australie. Fasciné par les grands espaces vides mentionnés sur la carte, ayant récemment démissionné de son emploi, il décide de vendre ses maigres possessions, réunit ses économies et s'envole pour Darwin. En plein été austral, il se met immédiatement à détester cette ville, ses bars sordides et ses strip-teaseuses faméliques. Il achète un combi Volkswagen à une famille d'illuminés et prend la route du bush. Mais après quelques heures de route sans rencontrer âme qui vive, une violente collision nocturne avec un kangourou va déjà lui donner envie de rentrer au pays.

Le combi réparé, Nick poursuit sa route jusqu'à Kununurra où il rencontre Angie, une auto-stoppeuse. Ils continuent la route ensemble jusqu'à l'Océan Indien, et vivent une brève liaison qui les conduit jusqu'aux plages de Broome.

Nick se réveille trois jours plus tard, sans aucun souvenir des évènements précédents. Drogué par Angie, il a été ramené jusque dans le village natal de sa conquête, Wollanup, 54 habitants et quatre familles, séparé de la ville la plus proche par des centaines de kilomètres de désert. Officiellement évacué et abandonné après la fermeture de la mine d'amiante, le village a été réinvesti par une communauté d'anciens habitants qui survit en revendant des abats de kangourous à une usine d'aliments pour animaux distante de plusieurs centaines de kilomètres. Mais la communauté idéale, oubliée du gouvernement, où la propriété privée et la détention d'argent sont abolis, s'est muée depuis sa création en enfer carcéral dirigé par les chefs de famille qui sont les seuls à pouvoir quitter le village. Seuls les jeunes en âge de se marier ont le droit de sortir de manière exceptionnelle, pour ramener à Wollanup une épouse ou un mari. C'est ce qui est arrivé à Nick, marié de force à Angie, qui se retrouve rapidement enceinte. Nick est dès son arrivée dépouillé de son argent et de son passeport, soumis à des brimades incessantes de la part de ses geôliers.

Les activités à Wollanup se limitent à vider et dépecer les kangourous et à boire de la bière par 45°C à l'ombre. Le ravitaillement extérieur consiste en des fruits au sirop, des œufs en poudre et du tabac à rouler. Mais devant la peur des patriarches de voir un des membres de la communauté s'échapper et dénoncer le camp au gouvernement, la surveillance est permanente et toute personne cherchant à s'évader risque de payer de sa vie cette tentative.

Pendant des mois, et avec l'aide de Krystal, la sœur d'Angie, Nick met au point un ingénieux plan d'évasion.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pi%C3%A8ge_nuptial

Douglas Kennedy si vous ne connaissez pas est un auteur qu'on peut qualifier de sans prétention. Le style est coulant mais sans rien d'exceptionnel, les histoires ne sont jamais des brûlots. En revanche, dans son genre, il est plutôt doué, naviguant entre le roman et le policier avec une parfaite aisance et c'est faute de terme plus approprié, un très bon conteur. Quand on commence un de ses livres, on va jusqu'au bout et c'est encore plus vrai avec Piège Nuptial qui est à ce jour mon préféré. Déjà parce que c'est assez drôle. Narré à la première personne, le récit de Nick prend de ce fait une dimension beaucoup plus cynique, le héros narrateur n'hésitant pas à faire de l'Australie la description d'un enfer sur terre et forçant le trait des autres personnages. Angie, vue à travers les yeux de son "mari" est une protagoniste absolument hilarante, une brute avinée, une Misery sauce australienne capable de sussurer des mots d'amour après avoir flanqué une torgnole à son époux. Les autres habitants de Wollanup ne sont guère mieux, si ce n'est la douce Krystal, la soeur de Angie, d'ailleurs le seul personnage tragique de l'histoire. On rit donc beaucoup devant cette communauté donc la seule occupation est de picoler et de dépecer des kangourous; on rit aussi beaucoup des réactions de Nick qui, sans complaisance, se peint comme un être asocial, un aventurier de pacotille qui, après avoir passé deux jours dans le bush, se hâte de retrouver la ville et qui se fait gentiment pièger non seulement par Angie mais par à peu près tous les australiens qu'il rencontre. Ceci dit, il y a également un bon suspens (à noter d'ailleurs que la première traduction française de Piège Nuptial, Cul-de-Sac, était publié dans une collection de policiers) et le lecteur lit les derniers chapitres d'une traite, impatient de savoir si oui ou non Nick va se sortir de cette galère. En bref, pour une lecture de vacances, n'hésitez pas: Kennedy est l'homme qu'il vous faut! Le tout après, c'est de n'être pas trop dégoûté par l'Australie...

http://beux.over-blog.com/article-enfer … 35711.html

Je viens de le terminer (non, plutôt : de le dévorer !) sous le titre de "Cul de sac" (Editions Folio Policier Gallimard)

Vraiment excellent, un sacré polar, quel suspens ! tout cela enveloppé dans un style bien torché, et brin d'humour et d'auto-dérision.

Un conseil : si vous allez visiter l'Australie un jour, ne vous rendez pas du côté de Wollanup, il risquerait de vous arriver des tuiles et vous pourriez y vivre un cauchemar, retenu de force par Angie et son Daddy ! tongue

Edit : ah, j'allais oublier ! Wollanup n'existe pas bien sûr et, espérons-le : n'aura jamais existé !

#393 Le 27/04/2019, à 11:01

BrunoGey

Re : Qu'est-ce que tu lis en ce moment...?

Bonjour,

Pour renouveler un peu le genre, j'ai fait l'essai du polar-science fiction :

Histoire en plusieurs épisodes : je finis juste le 1er.

Auteur : James  S.A Corey a écrit :

Titre : l'éveil du léviathan - The expanse  1
4eme de couverture :
"  Jim Holden est second  sur un transport de glace qui effectue la navette entre les anneaux de Saturne et les sations installées dans la ceinture d'astéroïdes.
Quand son équipege et lui, croisent  la route du Scopuli, ils se retrouvent en possession d'un secret pour lequel certains sont prêts à tuer.
Ce sera la guerre dans tout le système solaire s'il ne découvre pas qui  a abandonné ce vaisseau et pourquoi.
L'inspecteur Miller recherche une jeune femme dont les parents sont riches et influents. Son enquête le mène au Scopuli et à Holden.
Entre le gouvernement de la terre, les révolutionnaires des planètes extérieures et certaines firmes aux visées obscures, Holden et Miller doivent jouer finement :
Leurs chances de réussir sont minces, mais au cœur de la ceinture, les règles sont particulières, et un petiit vaisseau peut changer les règles de l'univers."

Thriller interplanétaire, mâtiné de noir et d'éléments horrifiques la saga The Expanse dépoussière furieusement le genre du space opera.

Sincèrement j'ai adoré

Dernière modification par BrunoGey (Le 27/04/2019, à 11:08)


Le PC Samsung R720Systeme : Ubuntu 16.04.1  noyau 4.4.0-145-generic #171
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Rigolo ;-)    Pebkac2.fr

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#394 Le 03/05/2019, à 20:15

CM63

Re : Qu'est-ce que tu lis en ce moment...?

Bonjour,

Je lis, ou plutôt j'écoute, car c'est en audio, "Le talon de fer" de Jack London, également dans le domaine public, comme toute l’œuvre de l'auteur de "Croc blanc", y compris la traduction en français. C'est encore de la politique fiction, on est sensé être quelques siècles dans le futur, et la narratrice (la fille d'un magnat de l'industrie américaine (de la fin du XIX ième siècle)) réalise que "sa robe est tachée du sang des ouvriers de la filature", comme le lui a dit ce jeune révolutionnaire qui deviendra son mari. Lecture en cours.


Quoi? Quelque chose que je ne connais pas et qui me fait l'affront d'exister?!

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#395 Le 06/05/2019, à 13:25

gazimel

Re : Qu'est-ce que tu lis en ce moment...?

David Graeber.  Dette: 5000 ans d'histoire.

Un livre copieux. l'auteur a tendance à se répéter, à la manière anglo-saxonne. On se dit que la lecture va être laborieuse.
Et puis ça s’éclaircit. Les mystères, les contradictions des lectures précédentes trouvent leur explication.

A commencer par un livre sur l'écriture de la bible, par un auteur Italien ayant ses entrées au Vatican. Les Hébreux seraient donc des esclaves pour dette, ayant pris la fuite et rejoint les bergers des régions semi arides. Armés, ils rentraient en conflit avec les royaumes ( souvent un gros village actuel ).

En Mésopotamie, on effaçait périodiquement la dette, pour éviter les tensions. Bien sur , on n'avait pas lu d' étude  sur l'économie, on ignorait qu'un prêt à un taux suffisamment élevé pour ne pas être remboursé, aurait pu être accordé aux endettés, comme le préconise le FMI dans sa grande sagesse.

En Afrique, comment quelques dizaines de Portugais ont pu capturer autant d'esclaves ?  La réponse est simple: il suffisait de les acheter à leurs propriétaires. Méthode déjà utilisée par les caravanes remontant sur l’Égypte, et perpétuée par les autres explorateurs.

Bref, un livre éclairant le passé, mais aussi l'actualité. Un regret, l'absence d'autres sociétés et civilisations, peut-être dans une autre étude ?

Je suis tombé sur ce bouquin par hasard, et puis j'ai vu que Jackpot l'avait conseillé. Je lis toujours ses résumés avec intérêt, il déniche souvent le gros lot !

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#396 Le 07/05/2019, à 13:53

CM63

Re : Qu'est-ce que tu lis en ce moment...?

Bonjour,

J'ai lu "Memoires d'Hadrien" de Marguerite Yourcenar. Version numérique.

Pour parler de cette œuvre de Marguerite Yourcenar, l'expression qui me vint à l'esprit fut un «  roman historique ». Sauf qu'il ne s'agit pas d'un roman mais d'un récit, disons donc « récit historique ». Mais il s'agit bien, comme dans le cas du premier, d'une fiction faite à partir de l'histoire. L'auteure se met dans la peau de l'empereur en parlant à la première personne.

Il me semble d'ailleurs que ce n'est pas la première fois qu'on fait cela, Marguerite Yourcenar fait « son Hadrien », mais l'idée n'est pas d'elle. Mais je ne suis pas allé voir les versions précédentes.

Succédant à Trajan, le dernier empereur conquérant, Hadrien arrête les conquêtes et affermit les frontières de l'Empire, parfois floues. Une illustration de cela est le mur qui porte son nom en (Grande) Bretagne.

Il aide les lettres et les arts.

La période des conquêtes s'arrête avec Hadrien, mais celle de la décadence commence-t-elle après lui ? J'en suis moins sûr. J'apprends tout de même, en lisant cette œuvre, que Néron règne pendant la période précédente, de conquête et non celle de la décadence, qu'il personnalise pourtant souvent dans nos esprits.

Il fallait que je lise cette œuvre qui est considérée comme une des plus belles du XXième siècle.

Dernière modification par CM63 (Le 07/05/2019, à 13:55)


Quoi? Quelque chose que je ne connais pas et qui me fait l'affront d'exister?!

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#397 Le 08/05/2019, à 16:08

Compte anonymisé

Re : Qu'est-ce que tu lis en ce moment...?

gazimel a écrit :

Je suis tombé sur ce bouquin par hasard, et puis j'ai vu que Jackpot l'avait conseillé. Je lis toujours ses résumés avec intérêt, il déniche souvent le gros lot !

Période pas terrible en ce moment : je ne trouve rien de bien intéressant à me mettre sous la dent . Mais je le lis quand même... tongue

Exemples : Douglas Kennedy : "Au-delà des pyramides" et "Mirage" / Arthur Dreyfus : "Je ne sais rien de la Corée"....

Pas des coups de foudre, tout ça... hmm

Dernière modification par Compte anonymisé (Le 08/05/2019, à 16:12)

#398 Le 08/05/2019, à 16:40

bishop

Re : Qu'est-ce que tu lis en ce moment...?

jackpot écrit :
Période pas terrible en ce moment : je ne trouve rien de bien intéressant à me mettre sous la dent . Mais je le lis quand même... tongue

Pour la même raison que je ressort des bouquins qui datent et qui m'ont interloqué : Blackbird de Tony Cartano (1990).

Un vieil homme qui prétend s'appeler Blackbird est soigné dans une clinique psychiatrique de New York et, depuis des années, le docteur Clockwork enquête sur le cas et l'identité de son mystérieux patient. Ce dernier écrit sa vie dans des carnets qu'il laisse traîner, sans doute à dessein pour que le psychiatre les lise. Mais n'est-ce pas dans l'intention de brouiller les pistes, d'égarer l'enquête à la fois psychologique et policière que mène le médecin? Intrigué puis fasciné par ce malade étrange, le docteur prend des notes, notes qui deviennent un journal pour ne pas dire un roman, de sorte que Blackbird est vu à la fois du dedans et du dehors.


La plus grande surprise que puisse faire un con c'est de faire une pause.

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#399 Le 11/05/2019, à 19:36

CM63

Re : Qu'est-ce que tu lis en ce moment...?

Bonjour,

J'ai lu "Les noces barbares" de Yann Queffélec, voici la critique que j'ai mise sur mon site:

CM63 a écrit :

Histoire bouleversante de cet enfant non désiré, né du viol, repoussé par sa mère, et dont l'entourage le fait passer pour débile mental. Après guerre, adolescente, elle fait la connaissance d'un soldat américain qui dit vouloir l'épouser et l'emmener en Amérique. Mais le soir de leur noces improvisées, il a bu et, après avoir abusé d'elle, en fait profiter ses copains.

Au chapitre suivant, les parents de la jeune fille, qui la traitent de traînée, lui demande ce qu'elle compte faire de son amerloque (l'enfant), caché dans le grenier, il va bien falloir le déclarer, non ?

Comme le garçon a décidément un comportement jugé comme anormal, on décide de l'emmener dans une maison. Mais lui, est persuadé que ce n'est pas pareil, il n 'a pas « le singe », lui, il ne va pas rester avec les fous, on viendra le chercher, il fera saisonnier, et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni.

Si vous trouver la fin (de ma critique) bizarre, je vous explique: je ne fais que citer l'auteur, qui lui-même cite une prière bien connue, et dans le bouquin, c'est exactement comme ça: ça tombe comme un cheveu dans la soupe.

Dernière modification par CM63 (Le 12/05/2019, à 07:26)


Quoi? Quelque chose que je ne connais pas et qui me fait l'affront d'exister?!

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#400 Le 13/05/2019, à 08:22

Compte anonymisé

Re : Qu'est-ce que tu lis en ce moment...?

J’ai commencé la lecture de ce petit livre un peu du mauvais pied : je ne sais pas trop pourquoi, il ne m’accrochait pas. J'ai même failli arrêter, un moment. Et puis, petit à petit, je m’y suis intéressé parce qu’il permet de comprendre l’étendue des fossés culturels entre certains pays et certains continents.

On n’a pas grand-chose à voir des fois avec certains "autres" ! On est bien trop différents ! On ne peut vraiment pas se comprendre !

Là l’auteur nous fait découvrir la Corée du Sud qu’il découvre lui-même, en fait.  Il a ses entrées un peu partout, officielles ou officieuses, il ne voyage donc pas en groupe ou en solitaire, mais entretient d’assez précieux rapports avec quelques hôtes coréens qui l'attendent, qui l'accueillent, qui lui expliquent les choses et dont certains connaissent même notre culture européenne et hexagonale.

Alors, oui, c’est très intéressant de mesurer à quel point nous sommes à l’opposé dans bien des domaines.

Et des choses sont dites sans détours par certains interlocuteurs de l’auteur comme lorsque celui-ci questionne :

(L’auteur ) : - Le fameux protectionnisme européen… Estimerais-tu que ton pays est raciste ?

(Kyu-dong réalisateur ) :  - Clairement. Nous n’aimons pas le Japon, pour commencer. Cela dit tous les pays sont racistes. Même en France, quand j’y étudiais, j’ai connu de nombreux moments de discrimination : à la préfecture pour obtenir mon titre de séjour, dans les bureaux de l’université… Enfin au moins, la France est métissée. En Corée, c’est une race pure, sans mélange ou presque. (p.226)

Mais il n’y a pas que ça dans le livre, plein d’autres sujets sont abordés, testés et goûtés littéralement (comme tout ce qui se rapporte aux traditions culinaires). Et là on est loin de Samsung ou d’Hyundai et de tout ce peu de choses qui peuvent nous faire penser à la Corée du Sud.

Arthur Dreyfus « Je ne sais rien de la Corée »

Edit : J’aime beaucoup la photo montage de la couverture de ce livre  Je trouve qu'elle a beaucoup de sens.

Dernière modification par Compte anonymisé (Le 13/05/2019, à 08:45)