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#1 Le 11/03/2011, à 20:38

argh0

Faut-il un financement public du logiciel libre ? Sous quelle forme ?

Bonjour à tous,

Je lance le débat, le principal est dans le titre. Je vais quand même essayer de situer les choses telles que je les vois mais vous pouvez sauter la lecture des paragraphes suivants qui s'annoncent chiants et directement débattre wink

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Lorsqu'une administration publique décide de passer vers le logiciel libre, elle a généralement une attitude purement consommatrice : je prends parce que c'est disponible, de qualité et surtout parce que c'est gratuit, et si je paie ce n'est que pour des services associés ou des développements à la marge pour adapter le logiciel à mon cas précis. Nous savons aussi que le modèle économique du logiciel libre reste très fragile : soit il s'appuie sur une base de passionnés qui développent pour le plaisir, soit des entreprises développent en espérant vendre des services associés à leur logiciel (au lieu de vendre le logiciel) et peut-être s'attirer une communauté de volontaires, soit le logiciel se finance sur des dons.

En comparant les moyens dont ils disposent, cela reste fascinant de voir que le logiciel libre peut concurrencer les logiciels propriétaires, quand on sait que certains projets majeurs du logiciel libre ne disposent que d'une poignée de développeurs vraiment actifs, souvent bénévoles (Gimp, LibreOffice par exemple), alors que des centaines de développeurs leur font face du côté proprio.Le problème concerne les logiciels professionnels dédiés au non-informaticiens. Là, le logiciel libre pêche par manque de développement (ou par pas de développement du tout). Et c'est un gros frein à l'adoption du logiciel libre par les entreprises et les collectivités locales.

Est-ce que l'Etat aurait intérêt à financer le logiciel libre ? On voit facilement deux gros avantages purement économiques . D'une, les entreprises disposeraient de logiciels gratuits et donc baisseraient leurs dépenses. L'avantage est assez net pour les PME ou les entreprises qui se lancent pour qui s'acquitter de licences logicielles pèse beaucoup. De deux cela créerait des emplois locaux et nous redonnerait une part de maitrise technologique (dans le cas où les logiciels seraient développés en Europe, quand pour l'instant la plupart des logiciels commerciaux sont détenus par des sociétés américaines). Viennent d'autres avantages propres au logiciel libre : celui d'avoir les données dans un format libre, de savoir exactement ce que fait le code, etc. Et on peut espérer que le coût global de développement du logiciel diminue, car on peut s'appuyer sur une base de code préexistante pour de nouveaux projets.

Le financement public du logiciel libre semble donc une bonne idée. Mais reste à savoir sous quelle forme le mettre en place : dans quelles structures ? Comment orienter et réguler les financements, puisqu'on sort de la pseudo économie de marché permise par la propriété intellectuelle ?

On peut imaginer que l'Etat passe des contrats de développement avec des sociétés (ou des fondations) éditrices de logiciels libres en fonction des besoins. Soit via des appels d'offres pour des nouveaux logiciels, soit en finançant les logiciels déjà utilisés pour rajouter des fonctions, les débugger, etc. On peut même imaginer que les entreprises aient leur mot à dire dans l'orientation des financements. Autre alternative : financer du développement logiciel au sein des universités (ou des écoles d'ingé), avec là une interaction possible entre recherche, formation et entreprises. Dernière alternative un peu léniniste : un gros institut du logiciel chargé de développer des projets de base "chiants" et de faire de la recherche fondamentale (maths + informatique + physique = miam). L'idée qui part un peu en sucette : faire de la "licence globale" pour logiciel, donc comptabiliser "l'utilité" d'un logiciel (comment ?) en laissant les gens les utiliser librement et répartir une manne publique en fonction à postériori.

Le défi, ça serait que cette forme de financement public puisse encourager les bonnes idées, garder un esprit inventif, ne devienne pas pesante; qu'elle arrive à créer des logiciels qui correspondent finement aux besoins des utilisateurs finaux, qu'elle mette en place des mécanismes de feedback; qu'elle encourage des projets qui aident à l'innovation et à la bidouille (par exemple, un framework qui permette facilement le développement d'applications interactives en HTML5). Ce qui fait le plus peur dans cette idée de financement public, ça serait de casser l'esprit passionné et militant qui règne actuellement dans (une partie) du monde du logiciel libre.

Enfin voilà, en gros comment faire correspondre le développement aux besoins, comment instaurer un dialogue entre les utilisateurs, les développeurs et la formation dans le cadre d'un financement public du logiciel libre ? Comment s'assurer que l'argent est utilisé de façon efficace et qu'il n'en coûte pas plus cher en impôts qu'il n'en coutait en licences logicielles ? Quoi et comment développer pour encourager l'innovation de façon générale ?

Bon, voilà, je laisse ça ici et je vais bouffer.

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#2 Le 11/03/2011, à 22:33

ehmicky

Re : Faut-il un financement public du logiciel libre ? Sous quelle forme ?

Ce qui serait intéressant aussi, ce serait de voir ça à un niveau européen et non national. Le logiciel libre est particulièrement adapté à ce changement d'échelle par son organisation non-bureaucratique, et sa propension légale (licence libre) et matériel (comme tout bien numérique, en prenant en compte toutefois les coûts de l'internationalisation) à être partagé. Cela profiterait à l'union de l'Europe, à son image, donnerait plus d'impact pour la promotion du logiciel libre, et plus de budget (pour un coût presque égal, hors internationalisation).


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#3 Le 11/03/2011, à 22:43

ginette

Re : Faut-il un financement public du logiciel libre ? Sous quelle forme ?

Comme ça à priori...logiciel libre financé par l'Etat (ou toute autre entité d'ailleurs) , c'est pas contradictoire ça ???

Dernière modification par mrey68 (Le 11/03/2011, à 22:43)

#4 Le 11/03/2011, à 23:07

ehmicky

Re : Faut-il un financement public du logiciel libre ? Sous quelle forme ?

Dans le genre : l'Europe change les normes comptables des entreprises et, pour leur éviter une mise à jour obligatoire de leur logiciel proprio, embauche une équipe de devs pour développer un logiciel concurrent compatible avec la nouvelle norme, mis sous licence GPL. Ca me paraît pas contradictoire.


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#5 Le 11/03/2011, à 23:44

Sopo les Râ

Re : Faut-il un financement public du logiciel libre ? Sous quelle forme ?

mrey68 a écrit :

Comme ça à priori...logiciel libre financé par l'Etat (ou toute autre entité d'ailleurs) , c'est pas contradictoire ça ???

Pourquoi ça serait contradictoire ?


La sieste, c'est maintenant.
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#6 Le 11/03/2011, à 23:57

jerome33

Re : Faut-il un financement public du logiciel libre ? Sous quelle forme ?

Parce que si ça rentre dans un plan de financement d'un état, ça passe aussi sous la gouvernance de cet état.
Et quelle entité s'occuperait de ça? L'ONU? Les LL n'ont pas de frontière.

En fait il est possible que n'importe qui, comme un état, je pense plutôt une région avec l'exemple de l'extremadura de créer ses logiciels libres, sans mettre la main sur le domaine du logiciel libre. Ça me semble plus approprié.

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#7 Le 12/03/2011, à 00:51

Sopo les Râ

Re : Faut-il un financement public du logiciel libre ? Sous quelle forme ?

jerome33 a écrit :

En fait il est possible que n'importe qui, comme un état, je pense plutôt une région avec l'exemple de l'extremadura de créer ses logiciels libres

Et c'est pas ça, financer le logiciel libre ?


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#8 Le 12/03/2011, à 01:13

jerome33

Re : Faut-il un financement public du logiciel libre ? Sous quelle forme ?

Dans le premier post il est question que la puissance publique (laquelle?) finance l'ensemble du logiciel libre. Il y est même question de licence globale.... donc c'est différent d'une initiative de création ou de contribution à un logiciel ou une distrib sous licence libre.
C'est pas la première discussion de ce type ici. Il y a un préalable au départ de cette idée qui ne tient pas la route à mon avis c'est de penser que "l'état" veillera sur le logiciel libre et le développera dans le même esprit auquel notre communauté d'utilisateurs et développeurs a adhéré librement.

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#9 Le 12/03/2011, à 01:48

Tomzz

Re : Faut-il un financement public du logiciel libre ? Sous quelle forme ?

Bonjour,
Je ne pense pas que l'état doive "financer" les LL.
Du moins pas directement sous forme de subvention, sinon ce serait le début de la fin, on aurait des trucs gratuits mais cher et en plus qui ne marchent pas.


En revanche, aider à structurer un marché et a promouvoir, pourquoi pas.
Le premier pas serait que l'état soit client en toutes occasions possibles et communique fortement sur ces choix.


La première étape serait de les imposer, peu a peu dans l'enseignement.
Il n'y a aucune raison valable pour que des gamins apprennent à utiliser le MSOffice tant que leur orientation ne le justifie pas.
Et même après si ils s'orientent vers un cursus qui "l'impose" il serait plus constructif qu'il voient un large panel de différent de logiciel.
Mais au moins jusqu'en 3ieme, c'est du libre POINT.


En suite des réseaux existent, presque tous les artisans, commerçants et chefs de TPE PME passent par la Chambre des métiers ou la CCI.
Quand j'y suis passé, la mini formation en gestion informatique ce faisait sur EBP et l'adhésion fortement recommandé à je ne sais plus quel syndicat s'accompagnait de l'achat d'une licence EBP (soit disant offerte avec une cotisation à plusieurs centaines d'€uro)


Cette pratique devrait être interdite,ça fausse le marché et ce n'est bon que pour EBP.


Si, au lieu de vendre des licences, cette cotisation servait a faire développer un soft libre, ce serait des centaines de millions € qui pourraient être investis.
De plus, au lieu de livrer ces artisans pieds et points liés à EBP, il leur laisserai le choix de leur prestataire, et la possibilité de faire adapter leur soft spécifiquement.


Non, l'état n'a pas besoin de subventionner les LL, il suffirait juste qu'il les accepte comme le standard, gardant le propriétaire pour quelques rares cas.


Mais vous allez me dire, je ne sais pas moi: il n'y a pas d'ERP libre spécifiquement adapté aux maçons.
C'est peut-être vrai, mais il y a 389 036 entreprises de maçonnerie en france (source Sirene et Capeb), si au lieu de donner 50 ou 100€ à EBP, ils donnaient 10€ pour le développement d'un soft spécifique, c'est plus de 3 millions € par ans.


Et ça appliquer à tous les domaines, c'est des milliards annuels, sans que l'état n'ai dépensé quoique ce soit, il aura même économisé en tant que client.

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#10 Le 12/03/2011, à 09:37

sorrodje

Re : Faut-il un financement public du logiciel libre ? Sous quelle forme ?

Une fois de plus 100% d'accord avec Tomzz .... La meilleure subvention que l'Etat pourrait faire serait simplement de les utiliser massivement.


Utilisateur Debian/Ubuntu depuis 2008 - http://sorrodje.alter-it.org

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#11 Le 12/03/2011, à 10:06

Nasman

Re : Faut-il un financement public du logiciel libre ? Sous quelle forme ?

De toute façon si l'état a tout intérêt à utiliser - voire financer en partie - les logiciels libres, les représentants de l'état préfèrent, eux, se remplir les poches avec les "pots de vin" des patrons des sociétés de logiciels privateurs.


PC fixe sous Bionic 64 bits et portable avec Focal 64 bits

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#12 Le 12/03/2011, à 10:35

Pere Collateur

Re : Faut-il un financement public du logiciel libre ? Sous quelle forme ?

Vu la tournure que prennent les états, je serais plutôt d'avis qu'ils évitent de mettre leur nez dans une des dernière choses qui a encore une vrai indépendance.
Idem pour les boîtes privées d'ailleurs...
Le logiciel libre a prouvé qu'il avait les forces nécessaires pour s'occuper de son avenir tout seul comme un grand.

Dernière modification par Pere Collateur (Le 12/03/2011, à 11:59)


--

Windows est déjà mort, mais il ne le sait pas encore!

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#13 Le 12/03/2011, à 10:52

ginette

Re : Faut-il un financement public du logiciel libre ? Sous quelle forme ?

pere collateur a écrit :

Vu la tournure que prennent les états, je serais plutôt d'avis qu'ils évitent de mettre leur nez dans une des dernière choses qui à encore une vrai indépendance.

Ben oui même si c'est un peu dommage ...il y quelque chose de rageant d'être amené à penser comme ça, mais étant donné comme tu dis ce qu'il se passe ailleurs, c'est tout à fait légitime. Et je pense pareil

Dernière modification par mrey68 (Le 12/03/2011, à 11:01)

#14 Le 12/03/2011, à 14:01

GangsterAutorisé

Re : Faut-il un financement public du logiciel libre ? Sous quelle forme ?

Je serait favorable à des équipes de développement de logiciels libres dans toutes les collectivités territoriales, et des équipes de dév d'OS libres au niveau de l'Etat. Ou peut-être un ministère du développement des LL.

La dynamique du libre se propagerait vite à toute la population.
Ca feraient des emplois intéressants dans les logiciels libres.
Les codes sources seraient ouverts donc ça limite les possibilités de spyware d'Etat.
Et puis il y aurait toujours la possibilité d'utiliser autre chose.

Le gros point de blocage c'est que ce serait s'attaquer frontalement à des intérêts privés collossaux. Quel gouvernement aurait ce courage politique ?


Quel con a dit y a rien qui se passe ?

Chanson d'Alain Leprest

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#15 Le 12/03/2011, à 14:56

ginette

Re : Faut-il un financement public du logiciel libre ? Sous quelle forme ?

En même temps est ce bien réaliste ? qui financerait et il y a des priorité
Mais pour aller dans ton sens, l'Etat est un client suffisamment puissant et important pour être son propre développeur et se lancer dans le logiciel libre pourrait être interressant.pour ses propres besoins
Mais au niveau  collectivité locale, je préféré qu'elle finance une assoc qu'une équipe de développeurs

Dernière modification par mrey68 (Le 12/03/2011, à 14:56)

#16 Le 12/03/2011, à 15:57

argh0

Re : Faut-il un financement public du logiciel libre ? Sous quelle forme ?

jerome33 a écrit :

Dans le premier post il est question que la puissance publique (laquelle?) finance l'ensemble du logiciel libre. Il y est même question de licence globale.... donc c'est différent d'une initiative de création ou de contribution à un logiciel ou une distrib sous licence libre.

Ben, non, t'as mal compris mon post. Créer, contribuer, si c'est via de l'argent public, c'est bien financer. Je n'ai pas du tout parlé (et je ne veux surtout pas) que l'état s'accapare tous les logiciels libres.

Prenons un exemple. La Gendarmerie Nationale utilise OpenOffice/LibreOffice, qui souffre d'un certains nombre de défauts. Comment cette institution étatique pourrait améliorer le logiciel ? Option A : ils filent des subventions à la fondation OpenDocument (comme l'État et les collectivités locales le font d'ailleurs déjà avec un certain nombre de projets associatifs hors Logiciel Libre). Option B : ils ont des développeurs internes qui écoutent les besoins des usagers et qui travaillent en interaction avec la fondation OpenDocument pour améliorer le logiciel. Les deux options sont bien du financement public. Mais c'est clair, je trouve que le statut quo actuel "on agit uniquement en consommateurs qui s'appuie sur le travail gratuit d'une fondation qui a du mal à lever des fonds sans l'aider d'une quelconque façon" n'est pas constructif.

Autre exemple : une collectivité locale a besoin d'un logiciel de comptabilité. Sauf qu'aucun logiciel libre ne correspond à ses besoins. Au lieu de se tourner vers des logiciels proprio, on peut imaginer, option A : qu'elle développe un logiciel en interne, option B : qu'elle fasse un appel d'offre pour développer un logiciel, avec un cahier des charges qui inclut la libération du code sous licence GPL, et donc le logiciel est développé par une entreprise externe qui livre le code et fait ensuite du soutien et du débuggage pendant un certain nombre d'années prévu par le contrat. Libre à la fin de contrat de recommencer un cycle de développement à partir du même code, avec la même entreprise où une autre, que plusieurs collectivités financent le projet, etc.

Faut arrêter de déconner, le logiciel ça prend du temps, c'est un vrai travail, on peut imaginer que des gens se tripent sur leur temps libre pour créer un logiciel de montage vidéo, plus difficilement pour un logiciel métier dédié à l'architecture (par exemple). Tu peux difficilement imaginer des gros projets sans qu'il y ait des gens qui soient payés pour s'en occuper (par exemple, Firefox pourrait-il exister si il n'y avait pas les salariés de la fondation Mozilla ?). Et je trouve complètement illusoire d'imaginer une utilisation massive des logiciels libres par les citoyens, les entreprises, l'état, sans augmenter le nombre de personnes qui sont payées pour s'occuper de ces logiciels.

La question c'est : comment augmenter la quantité de personnes qui peuvent se dédier au logiciel libre en étant payées pour ça ? (sans préjuger de la structure dans laquelle elles travaillent : fondation, société, université, collectivité locale…) Le problème du logiciel libre est qu'on se trouve typiquement dans une situation du dilemne du prisonnier (http://fr.wikipedia.org/wiki/Dilemne_du_prisonnier) où tout le monde a intérêt à utiliser ce logiciel, mais peu de monde a intérêt à le développer (en espérant que d'autres le fassent pour eux, en profitant du travail déjà fait). On arrive à des situations de coopération, mais ça reste poussif. Ça marche très bien pour un certain nombres de logiciels, pas du tout pour d'autres, notamment les progiciels.

Une façon de sortir du dilemne du prisonnier, c'est que l'état intervienne (comme il le fait déjà plus ou moins pour tout ce qui relève de la tragédie des Communs). Par exemple : la recherche fondamentale. Tout le monde a intérêt à ce que la science fondamentale soit développée pour ensuite développer des innovations technologiques. Mais si l'état ne finançait pas la recherche fondamentale, on se retrouverait dans une situation foireuse où les entreprises qui trouveraient des théories importantes les garderaient secrètement pour elles, et donc où globalement la science avancerait moins vite par faute de coopération. Oh, tu ne vois pas le parallèle avec le logiciel ?

Je vous pose une question. Est-ce que Richard Stalmann aurait pu créer Emacs, puis le projet GNU si il n'était pas un chercheur payé par une université ? Quelle entreprise aurait accepté de le payer pour se lancer dans le développement d'un OS complet qu'on ne pourrait pas vendre ? Un chercheur dans une université, ça reste quelqu'un payé par l'Etat. Les débuts du projet GNU au MIT ont bien été financés publiquement (80% des programmes de recherche du MIT sont financés par le gouvernement fédéral des États-Unis). Or, si aux États-Unis il y a des labos de recherche en informatique fondamentale qui élaborent des logiciels libres, en France l'INRIA qui est un institut public bosse avec Microsoft… Y'à un problème, non ?

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#17 Le 12/03/2011, à 16:22

Sopo les Râ

Re : Faut-il un financement public du logiciel libre ? Sous quelle forme ?

argh0 a écrit :

Est-ce que Richard Stalmann aurait pu créer Emacs si il n'était pas un chercheur payé par une université ?

Voilà qui illustre bien les dangers du financement public ! mad

Sinon, un gros +1.


La sieste, c'est maintenant.
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#18 Le 13/03/2011, à 04:18

jerome33

Re : Faut-il un financement public du logiciel libre ? Sous quelle forme ?

Désolé mais dans ton premier post tu disais "Le financement public du logiciel libre semble donc une bonne idée." Tu mettait en évidence une prise en charge du logiciel libre et pas des initiatives de l'état dans le logiciel libre.
Ensuite, je ne suis pas sûr que certaines contributions n'existent pas déjà. Pour openoffice et la gendarmerie je ne sais pas. (tient au passage je me demande s'il vont rester avec ooo ou basculer vers libreoffice...). Mais le CEA dit avoir contribué au noyau linux. Plus grand public: tu peux te faire un contrôle parental pour pas un rond avec les outils de l'éducation nationale, la liste noire de l'université de Toulouse par exemple.
Tiens je viens de repenser à une petite invention d'un organisme à financement public: CERN

Donc la contribution active je suis pour évidement. Et ton rêve existe; c'est le projet LinEx auquel je faisais allusion plus haut. La région d'Extremadura qui porte bien son nom (c'est une des plus pauvre d'Europe et désormais une des plus informatisée), a créé une distribution linux entièrement adaptée à ses besoins pour l'administration comme pour l'enseignement. Les élèves et le fonctionnaires ont tous adopté cette solution et un écosystème c'est formé débordant sur les entreprises privées. reportage un peu vieux je te l'accorde.

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#19 Le 13/03/2011, à 19:02

argh0

Re : Faut-il un financement public du logiciel libre ? Sous quelle forme ?

jerome33 a écrit :

Désolé mais dans ton premier post tu disais "Le financement public du logiciel libre semble donc une bonne idée." Tu mettait en évidence une prise en charge du logiciel libre et pas des initiatives de l'état dans le logiciel libre.

Ok, donc on s'est mal compris. Financer publiquement le logiciel libre = argent public qui permet du développement libre d'une façon où d'une autre. Le débat que je voulais lancer était de savoir sous quelle forme : initiatives publiques (type Linex), dons, contrats de développement, recherche fondamentale à l'université, "licence globale" ?
(vais peut-être modifier mon post initial alors si c'est source de confusion, j'avoue qu'il est long).

jerome33 a écrit :

Et ton rêve existe; c'est le projet LinEx auquel je faisais allusion plus haut. La région d'Extremadura qui porte bien son nom (c'est une des plus pauvre d'Europe et désormais une des plus informatisée), a créé une distribution linux entièrement adaptée à ses besoins pour l'administration comme pour l'enseignement.

Ce projet est un très bon exemple pour discuter du sujet. Je suis assez dubitatif dessus, en fait. Je me demande si les efforts qui ont été consacrés à ce projet auraient pu mieux porter leurs fruits d'une autre façon. En gros, LinEx c'est quoi ? C'est un énième fork de Debian, avec ses propres dépôts, un choix de logiciels par défaut et d'apparence graphique, un installateur graphique et la facilitation d'obtenir les codecs proprio, flash, etc. Vu que faire tout ça prend du temps, ils sont encore basés sur Lenny...  J'aurais tendance à penser qu'ils auraient mieux fait de garder Debian en faisant une customisation plus légère (fond d'écran, dictionnaires espagnols inclus par défaut), peut-être faire un dépôt additionnel de leurs propres softs configuré par défaut, pour aboutir à une "Debian - edición extremadureña", qu'ils installent bien sûr dans toutes leurs administrations et écoles, et du coup contribuer d'avantage upstream. Mais j'avoue que ce ne sont que des impressions à partir de quelques saisies d'écran et de caractéristiques techniques, peut-être que je me plante.

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#20 Le 13/03/2011, à 23:12

jerome33

Re : Faut-il un financement public du logiciel libre ? Sous quelle forme ?

Je trouve que ce qu'ils ont fait est déjà beaucoup. Outre le développement que tu peux trouver léger (Je ne sais pas le "poids" de leur contribution en fait), ils ont donné une visibilité rare à leur distrib et entraîné un très grand nombre de migration. La popularisation efficace d'une distrib ça me parait déjà beaucoup.

Question connexe: pour quelle raison l'état voudrait participer activement au logiciel libre?
Dans l'exemple Linex ils ont fait ce qui leur semblait utile, il me semble qu'ils ne se sont pas contenté d'attendre. Peut-être que les autorités en France par exemple ne ressentiraient pas les mêmes besoins d'investir dans le libre que les passionnés comme nous. Et j'imagine que s'il s'y mettent demain ce sera dans leur préoccupation habituelles autour de l'informatique. Là où nous voulons une informatique ouverte et respectueuse de l'usager comme du développeur, l'état préférera investir (et lourd pour le coup) pour nous offrir un mouchard Hadopi compatible linux par exemple, ou pour "civiliser" le réseau...
En tout cas je n'attend pas trop après les pouvoir public pour répondre à mes attentes en matière de logiciels.

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#21 Le 14/03/2011, à 10:55

bowmore

Re : Faut-il un financement public du logiciel libre ? Sous quelle forme ?

Salut à tous.

L'idée d'un financement public des LL ne sera possible que dans un état ou entité qui trouverait un intérêt dans les LL.
Mais comme nous ne sommes pas dans un monde de bisounours, nos dirigeant prouvent par des détails que les LL, ils s'en foutent pas mal...
=> Steve Ballmer décoré de la Légion d'honneur

Dernière modification par bowmore (Le 14/03/2011, à 10:55)


"Bon bah, je vais essayer de ne pas claquer la porte en sortant"
Buzz Aldrin, le 21 juillet 1969 sur la Mer de la Tranquillité

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#22 Le 14/03/2011, à 11:31

Darunia

Re : Faut-il un financement public du logiciel libre ? Sous quelle forme ?

Si une grosse boite utilise activement un LL sans support payant pour une activité stratégique, il devient indispensable de convertir certains de ses employés en contributeurs/développeur sur le projet pour ne pas etre dépendant.

Alors certes, ce ne n'est pas facile, mais souhaitable.

Mais bon, les entreprises préferent en générale le proprio :
- On paye cher les licences = sentiment qualité (meme si on sait que c'est faux tongue)
- On a un support = sécurité

Je l'ai constaté dans plusieurs grosse entreprise avec les serveurs Linux, beaucoup choisissent du RedHat (payant) pour être sur d'avoir un support.
De meme avec les serveurs d'appli JBoss ou 2 versions co-existent : la version payante supportée par RedHat et la version libre supportée par la communauté. La aussi, on prefere souvent la version payante.

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#23 Le 14/03/2011, à 11:35

Blabla404

Re : Faut-il un financement public du logiciel libre ? Sous quelle forme ?

argh0 a écrit :

Or, si aux États-Unis il y a des labos de recherche en informatique fondamentale qui élaborent des logiciels libres, en France l'INRIA qui est un institut public bosse avec Microsoft… Y'à un problème, non ?

Ça c'est du troll de compétition. La licence CeCiLL vient en partie de l'INRIA. Quasiment chaque équipe de l'INRIA développe du logiciel libre en rapport avec ses activités de recherche, citons notamment, Ocaml, Graphite, Scilab, Coq, MPFR, CGAL etc. Alors évidement il s'agit plus de choses invisibles pour l'utilisateur que d'ajouter des flammes sur compiz. Mais on est très loin de ce que tu sous entend, à savoir que l'INRIA fourni gratuitement des personnels pouvant être utilisés comme stagiaires sous payés par Microsoft.

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