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#76 Le 23/07/2009, à 13:46

anonym_user

Re : Richard Matthew Stallman ? Sexiste ?

ArkSeth a écrit :

En clair : on ne peut pas rire avec tout le monde, pas parce qu'ils risqueraient de ne pas apprécier cet humour, mais parce que l'on ose pas utiliser cet humour en leur présence.

Et pourquoi n'ose t-on pas utiliser cet humour en leur présence ? Parce qu'ils risqueraient de ne pas l'apprécier.

Peux tu éclaircir ta pensée ArkSeth, parce j'ai un peu de mal à te suivre là.

#77 Le 23/07/2009, à 14:09

MrAzerty

Re : Richard Matthew Stallman ? Sexiste ?

je me corrige, c'est:
On peut rire de tout, mais pas avec n'importe qui. (Ça ne change rien)

Je ne connait pas le contexte de cette citation, et, en effet, je pensais que le problème était "ils risqueraient de ne pas apprécier cet humour".

Dans dans ce qui semble être le vrai sens de la citation, il y a quelque chose de tordu.
Je trouve que la formulation incite à penser que la réciproque est vraie ("On peut aussi rire avec n'importe qui, mais pas de tout"), alors qu'apparemment il ne faut pas la prendre comme ça (je ne sais pas si je suis clair).
Si tu as des commentaires de Desproges sur cette citation, je prends.

Dernière modification par MrAzerty (Le 23/07/2009, à 14:22)


On est toujours le geek de quelqu'un.

Hors ligne

#78 Le 23/07/2009, à 14:48

Elzen

Re : Richard Matthew Stallman ? Sexiste ?

De commentaires, je n'en ai pas, par contre, j'ai un enregistrement du réquisitoire du tribunal des flagrants délires dans lequel il développe ça, dont je peux donc vous recopier le texte...

Pierre Desproges a écrit :

Françaises, Français, Belges, Belges, Extrémistes, Extrémistes, Mon président français de souche, mon émigré préféré, Mesdames-messieurs les jurés, Mademoiselle Le Pen, Mademoiselle Le Pen, Mademoiselle Le Pen, Madame Le Pen, public chéri, mon amour.

Comme j'ai eu l'occasion de le démontrer ici-même récemment avec un brio qui m'étonne moi-même malgré la haute estime dans laquelle je me tiens depuis que je sais qu'il coule dans mes veines plus de plus de quatre-vingt dix pour cent –vous allez rire– de sang aryen et moins de trois grammes de cholestérol, les débats auxquels vous assistez, mesdames-messieurs, ne sont pas ceux d'un vrai tribunal. En réalité, je le répète, ceci est une émission de radio. Qui pis est, une émission de radio dite comique –ou au moins qui tente de l'être.

Alors le rire, parlons-en, et parlons-en aujourd'hui alors que notre invité est Jean-Marie Le Pen.

Car la présence  en ces lieux voués le plus souvent à la gaudriole para-judiciaire pose problème. Les questions qui me hantent, avec un H comme dans Halimi sont celles-ci :
Premièrement, peut-on rire de tout ?
Deuxièmement, peut-on rire avec tout le monde ?

A la première question, je répondrai oui sans hésiter, et je répondrai même oui, sans les avoir consultés, pour mes coreligionnaires en subversions radiophoniques, Luis Rego et Claude Villers.

S'il est vrai que l'humour est la politesse du désespoir, s'il est vrai que le rire, sacrilège ou blasphématoire que les bigots de toutes les chapelles taxent de vulgarité et de mauvais goût, s'il est vrai que ce rire-là peut parfois désacraliser la bêtise, exorciser les chagrins véritables et fustiger les angoisses mortelles, alors, oui, à mon avis, on peut rire de tout, on doit rire de tout. De la guerre, de la misère et de la mort.
Au reste, est-ce qu'elle se gêne, elle, la mort, pour se rire de nous ? Est-ce qu'elle ne pratique pas l'humour noir, elle, la mort ? Regardons s'agiter ces malheureux dans les usines, regardons gigoter ces hommes puissants boursouflés de leur importance, qui vivent à cent à l'heure, alors ils se battent, ils courent, ils caracolent derrière leur vie, et tout d'un coup, ça s'arrête, sans plus de raison que ça n'avait commencé et, le militant de base, le pompeux PDG, la princesse d'opérette, l'enfant qui jouait à la marelle dans les caniveaux de Beyrouth, toi aussi à qui je pense et qui a cru en Dieu jusqu'au bout de ton cancer, tous, tous, nous sommes fauchés, un jour, par le croche-pied rigolard de la mort imbécile et les droits de l'homme s'effacent devant les droits de l'asticot.
Alors, je vous le demande, mesdames-messieurs les jurés, quel autre échappatoire que le rire, sinon le suicide, poil aux rides ?

Donc, on peut rire de tout, y compris de valeurs sacrées, comme par exemple, le grand amour que vit actuellement le petit roi inamovible de la défense passive, ici présent. Son grand amour qui s'appelle Marika, c'est la seule aryenne qu monde qui peut le supporter, ce qu'on comprendra aisément quand on saura qu'il s'agit de la poupée gonflable et peau de morue suédoise que sa tata Rodriguez lui a envoyé de Lisbonne en paquet fado.

Deuxième point : peut-on rire avec tout le monde ? C'est dur.

Personnellement, il m'arrive de renâcler à l'idée d'inciter mes zygomatiques à la tétanisation crispée. C'est quelquefois au-dessus de mes forces, dans certains environnements humains : la compagnie d'un stalinien pratiquant me met rarement en joie. Près d'un terroriste hystérique, je pouffe à peine et, la présence, à mes côtés, d'un militant d'extrême droite assombrit couramment la jovialité monacale de cette mine réjouie dont je déplore en passant, mesdames et messieurs les jurés, de vous imposer quotidiennement la présence inopportune au-dessus de la robe austère de la justice sous laquelle je ne vous raconte pas.
Attention, ne vous méprenez pas sur mes propos, mesdames et messieurs les jurés : je n'ai rien contre les racistes, c'est le contraire, comme dirait mon ami le brigadier Georges Rabol qui joue du piano ici tous les jours et qui, je le précise à l'intention des auditeurs qui n'auraient pas la chance d'avoir la couleur, est presque aussi nègre que pianiste. Dans Une journée particulière, le film d'Ettore Scola, Mastroianni, poursuivi jusque dans son sixième par les gros bras mussoliniens, s'écrie judicieusement à l'adresse du spadassin qui l'accuse d'anti-fascisme : "Vous vous méprenez, monsieur : ce n'est pas le locataire du sixième qui est anti-fasciste, c'est le fascisme qui est anti-locataire du sixième."

(...)

Dernière modification par ArkSeth (Le 23/07/2009, à 15:28)

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#79 Le 23/07/2009, à 15:07

MrAzerty

Re : Richard Matthew Stallman ? Sexiste ?

Ok je comprends mieux... Pour ma défense, j'ai l'impression que tout le monde comprends la phrase comme "ils risqueraient de ne pas apprécier cet humour".

La confusion vient peut être du verbe pouvoir,
dans "On peut rire de tout"
il parle de la capacité de rire avec tout le monde, et non du droit moral de rire de tout avec tout le monde, c'est bien ça?


On est toujours le geek de quelqu'un.

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#80 Le 23/07/2009, à 15:27

Elzen

Re : Richard Matthew Stallman ? Sexiste ?

Tout le monde fait l'erreur, c'est pour ça que j'interviens wink

Et c'est bien plus ou moins comme ça que je l'interprète ^^

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#81 Le 23/07/2009, à 16:09

anonym_user

Re : Richard Matthew Stallman ? Sexiste ?

Je suis bien content que tu ait posté ce réquisitoire, ArkSeth, étant moi même heureux possesseur de l'intégrale en CD, achetée de mes propres deniers gagnés dans la sueur et les larmes et non téléchargé illégalement, dussè-je le préciser (mais là, je m'égare). Cet extrait miraculeux, que tu as eu l'obligeance de soumettre à notre lecture une fois de plus ébahie par l'incommensurable talent littéraire de l'auteur, montre en effet que lui même aimait à rire de tout. Et, comme il le précise, il n'est pas impossible de le faire avec tout le monde bien que ce fût parfois délicat. La suite de ce texte lumineux montre cette "limite" ne tient ni au fait que l'on n'ose pas (par couardise ou devant la pression bien pensante) ni parce que l'on pense que l'autre n'apprécierait pas (à sa juste valeur ?) cet humour si fin et intelligent (celui de Desproges, pas le mien, ne nous méprenons pas). C'est plutôt que cet humour en présence de certains individus ne nous fait plus rire car nous subodorons qu'il risquera d'être compris au premier degré, dénaturant ainsi sa fonction première de dénonciation. Ce qui en un sens correspond à une mauvaise appréciation. (Il ne m'aura pas fallu longtemps pour me contredire moi même, mais je m'octroie unilatéralement le droit à la mauvaise fois). Alors oui, mille fois oui, on peut et on doit rire de tout, quelque soit le public (ce que fais d'ailleurs Desproges en présence de JM Le Pen). Ce qui est dur (pour paraphraser l'irremplaçable humoriste) c'est de rire avec (de concert entend-je) tout le monde.
Pour conclure je vous livre une des plus courtes histoires juive ou arabe (elle est réversible) qui soit. Elle paraîtra politiquement incorrecte pour nombre de représentants des 2 communautés, mais j'ai la prétention de penser qu'elle aurait bien plu à notre auteur regretté.
"C'est un juif qui rencontre un autre arabe".
Étonnant non ?
wink

#82 Le 23/07/2009, à 16:22

loutre

Re : Richard Matthew Stallman ? Sexiste ?

Mouais...

Ça me rappelle une histoire quand j'étais gamin. Sous la tente, dans un camping, on rigolait (fort) en se racontant des blagues belges. On était un peu excités, bref on n'arrêtait pas de rire aux éclats sur des vannes belges à la con.

Au bout d'un bon quart d'heure, la dame du camping-car d'à côté, qui se trouvait être une belge, fit irruption brusquement dans la tente en hurlant : "NAN MAIS C'EST PAS FINI, LÀ, LES FRANÇAIS !"

...

ça nous a calmé. On s'est même retrouvés un peu cons.

Bref, la politesse est hypocrite, et le rire n'échappe pas aux règles de politesse. Quand entre gars on peut enchaîner sans problème des blagues sur les "gonzesses" et les "grognasses", pris quelques fois dans des fous-rires collectifs irraisonnés, évidemment si une féministe se trouve dans le coin, ces blagues de potaches sont fortement déplacées.

Dernière modification par loutre (Le 23/07/2009, à 16:23)


=°.°=
J'ai éprouvé l'irrésistible désir d'aller porter ma jeune existence au-delà de l'horizon, là où l'espace et le vent offrent à l'homme une dimension que je voyais comme une éternité palpable. Mes blogs [url=http://[Merci de relire les règles]/d6wsyxp]au Tchad[/url], vers Compostelle.

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#83 Le 23/07/2009, à 16:35

anonym_user

Re : Richard Matthew Stallman ? Sexiste ?

loutre a écrit :

Bref, la politesse est hypocrite, et le rire n'échappe pas aux règles de politesse.

Ca c'est une façon de penser qui t'est personnelle, pas forcément la conception de tout le monde, en tout cas pas la mienne.

#84 Le 23/07/2009, à 16:38

xabilon

Re : Richard Matthew Stallman ? Sexiste ?

Ce n'est pas la première fois, ArkSeth, que tu précises le contexte de la célèbre citation de P. Desproges, qui, quelques fois, est citée tel un dogme (ce qui l'aurait peut-être fait beaucoup rire ... ou pas).

Rappelons qu'il ne se privait pas, lui non plus, de faire des blagues mysogines et xénophobes ... la dualité du personnage (humoriste, penseur ? ... mais en tout cas provocateur intelligent) fait que ses paroles peuvent être interprétées de différentes façons de façon subjective (même parenthèse qu'au 1er paragraphe)

Toutefois, il est bon aussi de préciser que la 2ème partie de la citation ("peut-on rire avec tout le monde") ne doit pas être interprétée uniquement dans un sens subjectif "puis-je rire avec tout le monde", mais aussi dans un sens empathique "tout le monde peut-il rire avec moi".


Pour passer un sujet en résolu : modifiez le premier message et ajoutez [Résolu] au titre.

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#85 Le 23/07/2009, à 16:49

anonym_user

Re : Richard Matthew Stallman ? Sexiste ?

xabilon a écrit :

Toutefois, il est bon aussi de préciser que la 2ème partie de la citation ("peut-on rire avec tout le monde") ne doit pas être interprétée uniquement dans un sens subjectif "puis-je rire avec tout le monde", mais aussi dans un sens empathique "tout le monde peut-il rire avec moi".

Ah oui tiens ça aussi, encore une autre interprétation à laquelle je n'avais pas pensé. Il était fortiche le Pierrot quand même...