Topic de la procrastination

pololasi · Le 14/09/2012, à 20:11

Marie-Lou a écrit :

Je n'ai plus trop souvenir des autres types (si ce n'est un, qui était la résistance à l'autorité).

J'en connais de type littéraire : Bartelby le héros du roman de Melville qui quand on lui demande de faire quelque chose préfère ne pas.
J'ai testé , ça marche bien. Ca déstabilise bien l'autorité qui du coup n'a pas de prise.

Dernière modification par pololasi (Le 15/09/2012, à 08:12)

Marie-Lou · Le 15/09/2012, à 00:54

Intéressant :-)

Tu aurais un exemple concret (que tu aurais vécu idéalement)?

pololasi · Le 15/09/2012, à 08:11

Oui il y a quelques années je fus, comme la totalité du personnel de ma bibliothèque, convoqué à une grande réunion plénière obligatoire. Déjà que le concept de réunion me gonfle si on y ajoute obligatoire...
J'ai donc dit que je préférai ne pas y aller et j'ai posé un jour de congé qu'on m'a refusé. On m'a dit que je n'avais pas le droit ou alors qu'il fallait que je m'excuse auprès du directeur (sic) de prendre ce jour de congé. On m'a menacé de me retirer une journée de salaire.
Résultat des courses, je n'ai pas été à la réunion on ne m'a pas retiré de jour de congé, ni de journée de salaire et depuis on ne m'emmerde plus pour aller aux réunions obligatoires et j'ai quand même gagné une journée de congé.

Dernière modification par pololasi (Le 15/09/2012, à 08:12)

david96 · Le 15/09/2012, à 08:24

Tiens ça me rappelle un film des années 70/80 (j'ai plus le titre en mémoire)…

Marie-Lou · Le 15/09/2012, à 09:19

@pololasi : tu penses que c'est le fait d'avoir utilisé l'approche du « je préfère ne pas » qui a joué favorablement ?

(vraie question hein, sans suspicion )

pololasi · Le 15/09/2012, à 12:44

Je pense que oui, dans la mesure ou quand tu n'as pas grand chose à foutre de la sanction éventuelle de l'autorité, on ne peut pas grand chose contre toi. Par contre j'ai vexé le directeur de l'époque qui me fait encore la tronche quand il me croise.

Dernière modification par pololasi (Le 15/09/2012, à 20:03)

david96 · Le 15/09/2012, à 14:46

Marie-Lou · Le 15/09/2012, à 22:47

pololasi a écrit :

Je pense que oui, dans la mesure ou quand tu n'as pas grand chose à foutre de la sanction éventuelle de l'autorité, on ne peut pas grand chose contre toi. Par contre j'ai vexé le directeur de l'époque qui me fait encore la tronche quand il me croise.

Ouais mais c'est quoi la différence entre « je ne préfère pas » et un simple « non » dans l'exemple donné ?

Grünt · Le 16/09/2012, à 01:00

Marie-Lou a écrit :

pololasi a écrit :
Je pense que oui, dans la mesure ou quand tu n'as pas grand chose à foutre de la sanction éventuelle de l'autorité, on ne peut pas grand chose contre toi. Par contre j'ai vexé le directeur de l'époque qui me fait encore la tronche quand il me croise.
Ouais mais c'est quoi la différence entre « je ne préfère pas » et un simple « non » dans l'exemple donné ?

I would prefer not to, dans la V.O.
Il y a une différence entre un "non" frontal, et :
- chercher ostensiblement tous les moyens légitimes de ne pas y aller,
- demander à être dispensé de le faire,
et montrer tant de mauvaise volonté et de dégoût, que c'est finalement l'autorité qui prend la décision d'exempter le résistant.

Sir Na Kraïou · Le 16/09/2012, à 01:45

Marie-Lou a écrit :

pololasi a écrit :
Je pense que oui, dans la mesure ou quand tu n'as pas grand chose à foutre de la sanction éventuelle de l'autorité, on ne peut pas grand chose contre toi. Par contre j'ai vexé le directeur de l'époque qui me fait encore la tronche quand il me croise.
Ouais mais c'est quoi la différence entre « je ne préfère pas » et un simple « non » dans l'exemple donné ?

Tu mets en avant ta volonté et ta subjectivité : c’est ton « je » qui commande, il y a un verbe donc une action.

En plus, je préfère ne pas, c’est différent de je ne préfère pas, ça accentue ladite préférence (c’est pas une action négative, mais une affirmation précise de ce qu’on veut faire).

Dernière modification par na kraïou (Le 16/09/2012, à 01:45)

Marie-Lou · Le 16/09/2012, à 07:40

Ouaip, j'ai bien conscience de tout ça¹ Mais la réaction des supérieurs de pololasi est suffisamment « violente » pour me laisser penser qu'elle aurait été la même avec un « non ».
Après, il est évident que pololasi ne peut pas faire une série de tests « toute chose égale par ailleurs »…

¹ Ça me fait penser à une anecdote.

La même année, on effectue deux sondages portant sur la croyance en Dieu, auprès de la même population. Pourtant on obtient 15 points d'écart entre ces deux sondages. Pourquoi ?

pololasi · Le 16/09/2012, à 07:41

@grunt : je vois que tu comprends bien. Tu as pratiqué aussi ? Juste une petite précision, le je préfère ne pas c'est certes de la mauvaise volonté mais je ne suis pas sur que ce soit du dégoût, plutôt quelque chose qui se rapproche de l'indifférence et je crois que c'est surtout ça qui déstabilise l'autorité.
@na kraïou : c'est exactement ça mais pour le coup c'est vraiment une affirmation de ce qu'on ne veut pas faire, pas une affirmation de ce qu'on veut faire.

Mais enfin pour atteindre le point ou en arrive Bartelby dans le roman ça demande une résistance de tout les jours sur tout. J'ai donné un exemple que j'ai appliqué et qui a marché, mais la plupart du temps j'ai tendance a préférer faire. Une fois j'ai préféré ne pas et ça a aussi servi a mettre en valeur la réussite de ce que je préfère dans mon travail (je ne sais pas si cette dernière phrase est claire).

Dernière modification par pololasi (Le 16/09/2012, à 07:49)

pololasi · Le 16/09/2012, à 07:48

Marie-Lou a écrit :

Ouaip, j'ai bien conscience de tout ça¹ Mais la réaction des supérieurs de pololasi est suffisamment « violente » pour me laisser penser qu'elle aurait été la même avec un « non ».
Après, il est évident que pololasi ne peut pas faire une série de tests « toute chose égale par ailleurs »…

Pour mettre les choses au point les menaces de me supprimer une journée de congé et/ou une journée de salaire venaient de mon supérieur hiérarchique direct qui était juste censé transmettre ma réponse. Cette personne a juste sur réagit à la place de l'autorité concernée. Sans doute qu'elle pensait "faire plaisir" au directeur de cette façon.
Le directeur était lui juste atterré, il finit par me le dire, 3 ans après.

Il est vrai que le nom peut aussi servir beaucoup plus qu'on ne le croit dans le milieu du travail mais provoque finalement une réaction moins violente. Par contre c'est étonnant de voir a quel point peu de personnes osent exprimer leur désaccord avec les ordres.

Marie-Lou a écrit :

¹ Ça me fait penser à une anecdote.
La même année, on effectue deux sondages portant sur la croyance en Dieu, auprès de la même population. Pourtant on obtient 15 points d'écart entre ces deux sondages. Pourquoi ?

Il y a eu une catastrophe naturelle ou une guerre entre temps ?

Dernière modification par pololasi (Le 16/09/2012, à 07:49)

Marie-Lou · Le 16/09/2012, à 07:52

pololasi a écrit :

Marie-Lou a écrit :
Ouaip, j'ai bien conscience de tout ça¹ Mais la réaction des supérieurs de pololasi est suffisamment « violente » pour me laisser penser qu'elle aurait été la même avec un « non ».
Après, il est évident que pololasi ne peut pas faire une série de tests « toute chose égale par ailleurs »…
Pour mettre les choses au point les menaces de me supprimer une journée de congé et/ou une journée de salaire venaient de mon supérieur hiérarchique direct qui était juste censé transmettre ma réponse. Cette personne a juste sur réagit à la place de l'autorité concernée. Sans doute qu'elle pensait "faire plaisir" au directeur de cette façon.
Le directeur était lui juste atterré, il finit par me le dire, 3 ans après.
Il est vrai que le nom peut aussi servir beaucoup plus qu'on ne le croit dans le milieu du travail mais provoque finalement une réaction moins violente. Par contre c'est étonnant de voir a quel point peu de personnes osent exprimer leur désaccord avec les ordres.

Milgram l'a bien montré…

(Et France 2 aussi )

Marie-Lou a écrit :
¹ Ça me fait penser à une anecdote.
La même année, on effectue deux sondages portant sur la croyance en Dieu, auprès de la même population. Pourtant on obtient 15 points d'écart entre ces deux sondages. Pourquoi ?
Il y a eu une catastrophe naturelle ou une guerre entre temps ?

Nope. Ces deux sondages auraient très bien pu être réalisés le même jour.

Grünt · Le 16/09/2012, à 09:36

Marie-Lou a écrit :

Ouaip, j'ai bien conscience de tout ça¹ Mais la réaction des supérieurs de pololasi est suffisamment « violente » pour me laisser penser qu'elle aurait été la même avec un « non ».
Après, il est évident que pololasi ne peut pas faire une série de tests « toute chose égale par ailleurs »…

¹ Ça me fait penser à une anecdote.
La même année, on effectue deux sondages portant sur la croyance en Dieu, auprès de la même population. Pourtant on obtient 15 points d'écart entre ces deux sondages. Pourquoi ?

Deux questions différentes, parmi celles possibles

"Croyez-vous que Dieu existe ?"
"Croyez-vous que Dieu n'existe pas ?"
"Pensez-vous que Dieu existe ?"
"Est-ce que Dieu existe ?"
"D'après vous, Dieu existe-t-il ?"
"Êtes-vous croyant ?"
"Êtes-vous croyant en Dieu ?"
"Êtes-vous croyant-e en Dieu ?"

Marie-Lou · Le 16/09/2012, à 09:58

Oui c'est ça Je copie/colle le passage tiré de l'ouvrage Le questionnaire de F. de Singly.

La même année, la croyance avouée en Dieu baisse de 15% entre deux sondages : différence qui s’explique par une variation de la formulation des questions. Le « Croyez-vous en Dieu ? » obtient 81% de « oui », et le « Est-ce que vous croyez en Dieu ? » seulement 66%. Le « Est-ce que » diminue l’évidence de la croyance en Dieu, le fait de croire apparaissant moins comme la norme de référence. L’injonction de répondre « oui » est moindre.

playmobill · Le 16/09/2012, à 12:44

Ca amène vraiment à réfléchir sur la portée des réponses que l'on obtient par sondage.

Marie-Lou · Le 16/09/2012, à 12:59

playmobill a écrit :

Ca amène vraiment à réfléchir sur la portée des réponses que l'on obtient par sondage.

Ouais, et encore, s'il n'y avait que ça…

Y'a un petit article très intéressant qui critique un sondage effectué sur le 11 septembre 2001. Formulation des questions, proposition des modalités, construction du questionnaire (« effet de halo »)… pas mal de choses y sont démont(r)ées.

C'est le genre de trucs qu'on devrait faire bosser en lycée, si on veut des citoyens un minimum critiques.

Elzen · Le 16/09/2012, à 13:13

Le pire, c'est que les votes ne sont pas toujours mieux.

Exemple : le référendum, il y a quelques années, sur la constitution européenne.

La question : « voulez-vous une constitution pour l'UE ? ». En cas de « oui » majoritaire (et même en cas de « non », d'ailleurs, mais ça c'est un autre problème ><), ils font passer la constitution précise qu'ils ont pondu et sur laquelle, techniquement, ils ne nous ont jamais demandé de nous prononcer.

Celui qui voulait une constitution, mais qui ne voulait pas de celle proposée, il répondait quoi ?

Dernière modification par ArkSeth (Le 16/09/2012, à 13:14)

playmobill · Le 16/09/2012, à 14:05

Marie-Lou a écrit :

playmobill a écrit :
Ca amène vraiment à réfléchir sur la portée des réponses que l'on obtient par sondage.
Ouais, et encore, s'il n'y avait que ça…

Evidemment, mais voir un détail aussi insignifiant provoquer un écart qui doit, je suppose, être statistiquement significatif, montre bien la difficulté d'exploiter quoi que ce soit sur la base d'une enquête.

Sopo les Râ · Le 16/09/2012, à 14:53

ArkSeth a écrit :

Le pire, c'est que les votes ne sont pas toujours mieux.
Exemple : le référendum, il y a quelques années, sur la constitution européenne.
La question : « voulez-vous une constitution pour l'UE ? ». En cas de « oui » majoritaire (et même en cas de « non », d'ailleurs, mais ça c'est un autre problème ><), ils font passer la constitution précise qu'ils ont pondu et sur laquelle, techniquement, ils ne nous ont jamais demandé de nous prononcer.
Celui qui voulait une constitution, mais qui ne voulait pas de celle proposée, il répondait quoi ?

Wikipédia a écrit :

Le référendum français sur le traité établissant une Constitution pour l'Europe est une consultation populaire qui a eu lieu le 29 mai 2005. À la question « Approuvez-vous le projet de loi qui autorise la ratification du traité établissant une Constitution pour l'Europe ? », 54,68 % des électeurs s'étant exprimés (hors bulletins blancs et nuls) ont répondu « non ».

Tu n'avais pas voté, au moins ?

Elzen · Le 17/09/2012, à 00:05

Bah, j'ai simplifié la question ('me rappelais plus des détails non plus), mais c'est un peu le principe, non ?

Et oui, j'ai voté, c'était mon premier vote

Dernière modification par ArkSeth (Le 17/09/2012, à 00:06)

Dr Le Rouge · Le 18/09/2012, à 12:09

Bon, il va falloir qu'on fasse un putsch pour revenir dans être ou ne pas être ?

Marie-Lou · Le 18/09/2012, à 12:16

Faut peut-être demander gentiment.

Quelqu'un sait faire ça ?

Dernière modification par Marie-Lou (Le 18/09/2012, à 12:17)

Ras' · Le 18/09/2012, à 12:23

Remettez-nous dans Être ou ne pas être !

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